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WHITEHEAD, CHARLOTTE (Ross), médecin, née le 15 juillet 1843 à Darlington, Angleterre, fille de Joseph Whitehead et d’Isabella Gibbings ; le 27 août 1861, elle épousa David Ross, et ils eurent huit enfants ; décédée le 21 février 1916 à Winnipeg.

Peu après la naissance de Charlotte, les Whitehead s’installèrent en Écosse. Puis, en 1848, ils immigrèrent dans le comté de Huron, au Haut-Canada, et vécurent à l’endroit qui allait devenir le village de Clinton et dans les environs. Après être allée à l’école du village, Charlotte poursuivit ses études à l’académie des Sœurs du Sacré-Cœur à Sault-au-Récollet (Montréal-Nord). Son père, entrepreneur ferroviaire et futur député fédéral, comptait parmi ses employés un jeune Écossais, David Ross. Charlotte l’épousa à Clinton quelques mois après avoir obtenu son diplôme chez les religieuses.

Le couple s’installa à Montréal. Outre qu’elle mit au monde trois enfants à des intervalles assez rapprochés, Charlotte Ross aida à prendre soin de sa sœur invalide, ce qui stimula grandement son intérêt pour la médecine. Encouragée par le médecin de la famille, William Hales Hingston*, et par son mari, elle s’inscrivit en 1870 au Woman’s Medical College de Philadelphie. À l’époque, aucune des écoles de médecine du Canada n’acceptait des femmes. Pendant sa première année d’études, les enfants habitèrent dans la famille de son mari à Montréal. Mme Ross retournerait à la maison chaque été. Après avoir fait une fausse couche et perdu sa première année de médecine, elle décida d’emmener ses deux plus jeunes filles avec elle en repartant pour le collège en 1871. Une grossesse difficile l’empêcha d’assister à la session d’études de 1872–1873 ; sa quatrième fille, Edith Caroline Cleveland, naquit en mars 1873. Son premier fils, Hales Hingston, vit le jour en 1875, trois mois après qu’elle eut obtenu son diplôme. Bien qu’elle ne se soit pas inscrite au Collège des médecins et chirurgiens de la province de Québec, elle commença à traiter des patients en 1876. Elle devint ainsi la première femme médecin de Montréal.

En 1881, Charlotte Ross et les enfants rejoignirent David à Whitemouth, au Manitoba, où il exploitait une scierie. Pendant un temps, elle fut la seule Blanche de cette localité pionnière. Dès la nuit qui suivit son arrivée, elle fut appelée au chevet de son premier patient. Sa clientèle serait largement composée d’hommes, situation inhabituelle pour une femme médecin à l’époque. Seul médecin dans un rayon de 100 milles, elle était très sollicitée par les autochtones aussi bien que par les colons, les bûcherons et les ouvriers du chemin de fer. Souvent, après avoir fait un accouchement, elle récurait le plancher de la cabane et faisait la lessive et la cuisine pour aider la mère et la famille. Ses filles s’occupaient de la maison familiale en son absence, mais elle faisait toujours la cuisine, ce qu’elle aimait, comme elle aimait la broderie, le tricot et la musique, le piano surtout. Cultiver des roses, chose que l’on croyait impossible sous le climat de cette partie du Manitoba, était un autre de ses passe-temps.

Charlotte Ross n’eut jamais de permis de pratique du Collège des médecins et chirurgiens de Manitoba. En 1888, un projet de loi privé fut présenté à l’Assemblée législative en vue de l’autoriser à pratiquer la médecine, mais William Fisher Luxton*, député de l’Assemblée et rédacteur en chef du Manitoba Daily Free Press, s’y opposa. Luxton n’avait rien contre les femmes médecins, mais il estimait qu’elles ne devaient traiter que les femmes et les enfants. Cependant, il en avait contre les personnes qui pratiquaient la médecine sans permis et, assimilant la docteure Ross aux sages-femmes qui avaient adressé peu de temps auparavant une pétition à l’Assemblée, il jugeait que la question relevait du Collège des médecins et chirurgiens. Le projet de loi fut retiré avant la deuxième lecture. Mme Ross continua tout de même ses tournées, à cheval, en traîneau, en canot et en train, non par défi, car elle n’avait rien d’une militante sociale ou politique, mais simplement parce qu’on avait besoin d’elle. Membre de la Manitoba Medical Association dès la fondation de cet organisme en 1908, elle faisait tout son possible pour assister aux sessions d’étude et aux assemblées afin de se tenir au courant des progrès de la médecine. Bien que son travail l’ait beaucoup occupée, elle eut trois autres enfants ; l’un d’eux mourut de la diphtérie.

Les Ross, fervents presbytériens, donnèrent un terrain et des matériaux pour construire une église-école dans le district de Whitemouth. Charlotte Ross enseignait le catéchisme le dimanche et accueillait à l’église les prédicateurs itinérants de toutes les grandes confessions religieuses. Elle reçut par exemple le missionnaire catholique Albert Lacombe, qui devint son ami et qu’elle traita pour une pleurésie chez elle au début des années 1880.

À la mort de son mari, en 1912, Charlotte Whitehead Ross, qui souffrait de rhumatisme, alla s’installer à Winnipeg. Elle mourut dans cette ville en 1916. Ses obsèques eurent lieu à l’église presbytérienne Knox. Les fleurs qui recouvraient son cercueil témoignaient de l’estime qu’on lui portait partout au pays.

Vera K. Fast

Manitoba, Legislative Library (Winnipeg), Biog, scrapbooks.— Univ. of Manitoba, Faculty of Medicine Arch. (Winnipeg), Biog., 12.1/124-022.— Airdrie Cameron, « Pioneer woman physician », Winnipeg Free Press, 5 juin 1971, New Leisure, p. 24.— Patricia Forster, « Epic of Manitoba’s first woman doctor, worshipped by men whose lives she had saved, Dr Charlotte Ross ministered to sick of construction camps and settlement at Whitemouth », Winnipeg Tribune, 7 avril 1934, Magazine, p. 3.— Barbara et Michael Angel, Charlotte Whitehead Ross (Winnipeg, 1982).— Fred Edge, The iron rose ; the extraordinary life of Charlotte Ross, M.D. (Winnipeg, 1992).— Carlotta Hacker, The indomitable lady doctors (Toronto, 1974).— Ross Mitchell, Medicine in Manitoba ; the story of its beginnings ([Winnipeg, 1955 ?]).— H. P. Smith, « Dr Charlotte W. Ross ; Manitoba’s pioneer woman doctor », Manitoba Pageant (Winnipeg), 21 (1975–1976), no 1 : 9–13.—Trails to rails to highways : a history of the rural municipality of Whitemouth, Bob Porth et Craig MacKenzie, édit. (Whitemouth, Manitoba, 1979).

General Bibliography

Cite This Article

Vera K. Fast, “WHITEHEAD, CHARLOTTE,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 14, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/whitehead_charlotte_14E.html.

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Author of Article:   Vera K. Fast
Title of Article:   WHITEHEAD, CHARLOTTE
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 14
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1998
Year of revision:   1998
Access Date:   19 avril 2024