VILLAIN, JEAN-BAPTISTE, orfèvre, connu au Canada de 1666 à 1670.

Le premier recensement de la Nouvelle-France, dressé en 1666, porte le nom de Jean-Baptiste Villain, âgé de 19 ans, « orpheuvre travaillant » dans l’île d’Orléans. Sans doute travaille-t-il alors aux champs, et non de son métier. On a confondu ce tout jeune artisan avec Jean Villain, reçu maître orfèvre à Paris en 1670, suspendu en 1676 pour complicité dans une affaire de fausse contremarque, et interdit de la maîtrise en 1694, pour indignité. Rien ne prouve qu’il soit venu au Canada.

On retrouve Jean-Baptiste Villain à Montréal. Le 18 octobre 1670, à titre de cousin de la future mariée, il assiste au contrat de mariage sous seing privé, intervenu entre Mathurin Bernier, originaire de Bressay (près de Luçon), et Jeanne Villain, « fille de Jean Villain et de feu Jeanne Barbé, ses père et mère, de la paroisse de S⁺ Jacques La Boucherie, à Paris ». Dix jours plus tard, le curé de Notre-Dame de Montréal dresse l’acte de mariage des époux Bernier ; Jeanne Villain y est dite « fille de Jean Villain, M^tre Orfebvre à Paris, et de Jeanne Barbé » ; Jean-Baptiste Villain assiste à la cérémonie comme cousin de Jeanne ; son ami, l’armurier-orfèvre René Fézeret*, signe comme ami des époux.

Dans ces deux documents, Jean-Baptiste Villain déclare ne savoir signer ; de plus, sa profession n’y est pas indiquée. Pour le considérer comme orfèvre, on n’a donc que sa déclaration au recenseur de 1666. C’est trop peu. Car à l’âge qu’il avait à son arrivée en Nouvelle-France, il ne pouvait guère prétendre qu’à l’apprentissage.

Gérard Morisset