PIAT, IRÉNÉE (parfois appelé Le Piat), prêtre, récollet, missionnaire, né à Giens en 1594 et décédé à Nevers en 1674.

Il entra chez les Récollets à Nevers et y fit profession le 21 juin 1612. Le 15 mai 1622, le père Piat s’embarqua à Dieppe pour le Canada et arriva à Tadoussac vers la mi-juin. Il y bénit solennellement une grande croix qu’il fit dresser en terre ; puis, édifiant une chapelle faite de rameaux d’arbres, il y célébra la messe.

En juillet, il se rendit à Québec avec Émery de Caën. Le 25 août, il retourna à Tadoussac d’où il partit, le 13 décembre, pour aller hiverner chez les Montagnais. En cours de route, ne pouvant empêcher le guide indien, avec qui il s’était lié d’amitié, de commettre un meurtre à l’instigation du sorcier, il abandonna le voyage en signe de protestation : le père Le Caron alla le remplacer parmi les Indiens. Le printemps suivant, il tenta de reprendre son travail d’évangélisation auprès des Montagnais, mais comme ceux-ci se préparaient à guerroyer, il ne put se rendre qu’à Tadoussac.

En 1624, il fut délégué en France pour recruter de nouveaux missionnaires. Il quitta Québec le 15 août avec le frère Sagard. Sa mission eut le succès désiré : les Jésuites, à l’invitation des Récollets, arrivèrent à Québec en 1625. Mais le père Piat ne revint pas.

Il fut gardien des couvents de Montargis (1629–1631) et de Metz (1636), et définiteur de sa province en 1632 et en 1671. « C’était, dit le Mortuologe, un religieux d’une grande simplicité et bonté avec beaucoup d’esprit. » Il mourut à Nevers le 28 juin 1674.

G.-M. Dumas