DCB/DBC Mobile beta
+

DCB/DBC News

New Biographies

Minor Corrections

Biography of the Day

PAINE, WILLIAM – Volume VI (1821-1835)

d. 19 April 1833 in Worcester

Confederation

Responsible Government

Sir John A. Macdonald

From the Red River Settlement to Manitoba (1812–70)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports

The Fenians

Women in the DCB/DBC

The Charlottetown and Quebec Conferences of 1864

Introductory Essays of the DCB/DBC

The Acadians

For Educators

The War of 1812 

Canada’s Wartime Prime Ministers

The First World War

PAQUET, dit Lavallée, ANDRÉ, menuisier et sculpteur, né le 2 décembre 1799 à Saint-Charles, près de Québec, fils de Jean-Baptiste Paquet, dit Lavallée, et de Marie Baquette, dit Lamontagne ; le 21 novembre 1826, il épousa à Québec Sophie Lépine (Legris, dit Lépine), puis le 31 janvier 1843, à Saint-Charles, Marie-Hermine Turgeon, et finalement, le 21 juin 1848, à Québec, Joséphine (Josephte) Paquet ; décédé le 22 mai 1860 à Charlesbourg, Bas-Canada.

Issu d’une famille de cinq enfants, André Paquet, dit Lavallée, fait son apprentissage vers 1820 avec Thomas Baillairgé, architecte de Québec. Il se révèle d’ailleurs un familier de la maison de son maître, car lors de son premier mariage, en 1826, ce dernier fait office de témoin. De plus, la troisième femme de Paquet, Joséphine Paquet, était la gouvernante de l’architecte. De 1830 à 1860, Paquet exécute ou fait exécuter des ensembles d’après les plans de Baillairgé. Son apprentissage avec ce dernier explique en partie l’excellence de son art et la place prépondérante qu’il occupe dans la réalisation de l’architecture intérieure des églises.

On retrouve Paquet comme maître menuisier une première fois en 1829, lorsqu’il obtient le contrat pour la décoration de la voûte de l’église paroissiale de L’Ange-Gardien. Puis, à partir de 1830, Paquet est présent sur plusieurs chantiers, où il se fait identifier comme sculpteur, entrepreneur et même architecte. Ses principales réalisations sont, dans l’ordre du début des travaux, les décors architecturaux des églises de Saint-Pierre, à l’île d’Orléans (1830, 1842), de Saint-Charles (1830), de Charlesbourg (1833, 1841), de Saint-François, à l’île d’Orléans (1834), de Saint-Antoine-de-Tilly (1837), de Deschambault (1840), de Saint-Anselme (1845), de Sainte-Luce (1845), des Becquets (1849), de Sainte-Croix (1850) et de la paroisse Notre-Dame-de-la-Victoire, à Lévis (1850).

Lorsque Paquet réalise ces ensembles et qu’il exécute des travaux complémentaires à des ensembles déjà existants, comme les voûtes des églises de Saint-Jean, à l’île d’Orléans (1831), et de Lotbinière (1840), il assure la diffusion, dans la zone d’influence du diocèse de Québec, de l’esthétique de Thomas Baillairgé. Celui-ci s’occupe exclusivement de la conception des volumes et des espaces, qu’il traduit en dessins. Ces documents sont d’abord utilisés conjointement par un maître maçon et un maître charpentier qui érigent le gros œuvre. Vient ensuite, et quelquefois des années plus tard, l’étape du décor intérieur qui, d’après l’esthétique de Baillairgé, forme un tout logique avec l’édifice dans lequel il s’insère. Paquet commence généralement par installer la fausse voûte en bois, ornée de motifs sculptés, et la corniche qui la sépare de l’élévation intérieure. Suivent alors les retables du chœur et des chapelles latérales, qui forment un décor continu. Enfin, l’entreprise se termine par la chaire, le banc d’œuvre et les fonts baptismaux.

Ne sachant ni lire ni écrire, Paquet devient néanmoins un entrepreneur prospère. S’il est possible qu’au début de sa carrière il ait collaboré aux chantiers, il se contente ensuite de faire des modèles que ses ouvriers exécutent. Ainsi, lorsqu’il presse les marguilliers de Charlesbourg de lui confier l’entreprise du décor intérieur de l’église paroissiale, en 1841, il leur précise qu’il aimerait « avoir le teins de faire un chapiteau avent de partir pour [la] campagne, qui servira de model pour faire faire les autres ». Les ensembles qu’il réalise se distinguent de ceux auxquels collabore Baillairgé, en ce qu’ils sont dépourvus de sculpture figurative. Seuls les quelques bas-reliefs de Moïse, qui ornent les cuves des chaires à Saint-Charles, à Charlesbourg et à Saint-Antoine-de-Tilly, et les bustes de saint Charles, à Saint-Charles et à Charlesbourg, font exception à cette règle, et la lourdeur du ciseau explique probablement l’absence de tels ornements ailleurs. En revanche, tous les ensembles de Paquet sont ornés de trophées, de guirlandes et d’autres ornements stylisés, comme si Baillairgé, conscient des lacunes de son disciple, l’avait orienté dans cette voie plus facile à suivre par un atelier formé de sculpteurs au talent inégal. Il faut aussi constater que Paquet est confiné aux paroisses rurales, alors qu’à Québec Baillairgé fait appel à une main-d’œuvre spécialisée pour innover. Ainsi, pendant que Paquet travaille le bois, Baillairgé propose des ensembles en plâtre.

Contrairement à plusieurs de ses collègues, Paquet ne semble jamais avoir été dans la gêne. Par son inventaire après décès, on sait qu’il possédait plusieurs terrains et qu’il laisse à sa succession des comptes à recevoir de plusieurs fabriques pour des ouvrages qu’il y avait exécutés. Sa réussite s’explique par le succès que connaît l’art de Thomas Baillairgé, bien sûr, mais aussi par ses qualités d’entrepreneur. En réalisant un décor dont il se fait payer l’exécution pendant plusieurs années – jusqu’à 16 ans à Sainte-Luce – Paquet prête en fait de l’argent aux fabriques qui autrement auraient reporté à plus tard le travail. C’est à ce sens des affaires dont Paquet fait preuve que l’on doit probablement le rayonnement important de l’art de Baillairgé. Mais la répétition à plusieurs endroits d’ensembles assez semblables sinon identiques a contribué à une permanence en milieu rural de formules déclassées dès 1840 à Québec. Et le succès apparent de ces formules a aidé à perpétuer le style de Baillairgé bien après son décès et celui de Paquet.

Même si André Paquet, dit Lavallée, avait eu deux fils de ses deux premiers mariages, il semble bien qu’aucun d’eux n’ait pris sa relève. Par contre, son frère Jean a appris le métier de sculpteur avec lui.

Luc Noppen

ANQ-Q, CE1-1, 21 nov. 1826, 21 juin 1848 ; CE1-7, 25 mai 1860 ; CE2-4, 31 janv. 1843 ; CN1-66, 7 janv., 20 juill. 1860 ; CN1-212, 19 nov. 1826, 8 mai 1841, 20 juin 1848.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, P219.7/A555/2.— Georges Côté, la Vieille Église de Saint-Charles-Borromée, sur Rivière Boyer (comté de Bellechasse) en 1928 (Québec, 1928).— Luc Noppen, les Églises du Québec (1600–1850) (Québec, 1977) ; « le Renouveau architectural proposé par Thomas Baillairgé au Québec de 1820 à 1850 (l’architecture néo-classique québécoise) » (thèse de ph.d., univ. de Toulouse-Le Mirail, Toulouse, France, 1976).— Luc Noppen et J. R. Porter, les Églises de Charlesbourg et l’Architecture religieuse du Québec ([Québec], 1972).

General Bibliography

Cite This Article

Luc Noppen, “PAQUET, Lavallée, ANDRÉ,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 8, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/paquet_andre_8E.html.

The citation above shows the format for footnotes and endnotes according to the Chicago manual of style (16th edition). Information to be used in other citation formats:


Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/paquet_andre_8E.html
Author of Article:   Luc Noppen
Title of Article:   PAQUET, Lavallée, ANDRÉ
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 8
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1985
Year of revision:   1985
Access Date:   19 avril 2024