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McKAY, COLIN CAMPBELL, navigateur, écrivain, journaliste et intellectuel socialiste, né le 17 octobre 1876 à Shelburne, Nouvelle-Écosse, fils aîné de Winslow Colin Campbell McKay et de Sarah Rebecca Dexter Harris ; décédé célibataire le 11 février 1939 à Ottawa.

L’arrière-grand-père paternel de Colin Campbell McKay, Donald McKay, originaire d’Écosse, s’installa à Shelburne en 1816. Son grand-père, Colin Campbell McKay, était maître charpentier de navires dans cette collectivité, tout comme son père, qui fonderait en 1908 l’entreprise de construction navale W. C. McKay and Son. Le jeune Colin Campbell grandit sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse à l’ère de la voile, deux thèmes qu’il exploiterait dans beaucoup des nouvelles romantiques qu’il ferait paraître dans des périodiques comme McClure’s Magazine, Ainslee’s et Adventure, ainsi que dans les rapports factuels plus sobres qu’il rédigea pour des revues allant du Canadian Fisherman à la Dalhousie Review.

En 1891, âgé de 15 ans seulement, McKay quitta le foyer familial pour devenir matelot dans la marine marchande. Il aimait la vie de marin, qui convenait à son tempérament aventureux et lui assurait un degré d’indépendance dont jouissaient à l’époque peu de travailleurs sur la terre ferme. « J’ai fait mon temps de service en naviguant », se remémorerait-il en 1913 dans Adventure, « mais étant plutôt agité, je n’ai pas été marin régulièrement, et n’ai jamais dépassé le rang de lieutenant [à bord] d’un voilier ni celui de deuxième lieutenant [à bord] d’un paquebot ». McKay retourna souvent à Shelburne pour y visiter sa famille et vécut par intermittence dans des ports des deux côtés de l’Atlantique, mais ne s’installa durablement nulle part avant de s’établir à Ottawa, au début des années 1930.

Pendant ses séjours sur la côte, McKay travaillait comme écrivain et journaliste. À partir de la fin des années 1890, il prêta de plus en plus attention à la grande passion de sa vie : la création d’une culture ouvrière caractérisée par le savoir scientifique, la compassion chrétienne et une vive sensibilité envers l’histoire. « La classe ouvrière doit acquérir une nouvelle philosophie de la vie, une nouvelle culture », écrirait-il en 1913 dans le Eastern Labor News. Selon lui, ce principe présupposait qu’on allie avec discernement les découvertes sociologiques de Herbert Spencer (en particulier celles du jeune et radical Spencer, à l’époque où il écrivit la Statique sociale) et le matérialisme historique de Karl Marx, exposé principalement dans le Capital et le Manifeste du Parti communiste. McKay appréciait également les idées anthropologiques de Lewis Henry Morgan et, surtout dans les années 1930, les travaux philosophiques de Peter Joseph Dietzgen. Auteur d’au moins 952 articles publiés sur près de 50 ans, McKay compterait, avec le socialiste torontois Thomas Phillips Thompson, parmi les écrivains de la classe ouvrière les plus prolifiques et les plus influents de son temps au Canada.

Entre 1896 et 1904 environ, McKay passa l’hiver à Montréal. Avec ses rues anonymes et ses usines froides et humides, cette ville incarnait pour lui un système capitaliste qui heurtait ses sensibilités morales et sa foi dans une société éclairée et humaine. Collaborateur régulier du Montreal Daily Herald, McKay devint, à l’instar du tavernier Charles McKiernan*, un représentant de la classe ouvrière de la ville. À l’hiver de 1898–1899, il fonda le Canada’s Democracy, journal éphémère qui prit la défense des 39 fabricants de cigares syndiqués mis à pied par Joseph-Misaël Fortier, industriel connu pour avoir infligé de mauvais traitements à des enfants travailleurs. À l’issue de cette campagne acharnée et virulente, McKay fut accusé de libelle diffamatoire et, après sa condamnation, en novembre 1899, à l’issue d’un procès présidé par le juge Jonathan Saxton Campbell Würtele*, il passa trois mois en prison. Deux ans plus tard, ses antécédents de militant l’aidèrent à devenir une personnalité influente au sein de la nouvelle Ligue socialiste canadienne, première organisation socialiste interprovinciale à voir le jour au pays. En outre, il accéda à la présidence de l’association économique de la ville.

McKay continua à naviguer et à pratiquer le journalisme itinérant jusqu’à ce qu’il décroche, en 1910, un emploi de journaliste au Standard de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Au cours des quatre années suivantes, il puisa dans les connaissances acquises durant sa profonde immersion dans les théories de Marx et de Spencer pour faire paraître dans diverses publications une série d’articles fascinants sur la culture ouvrière et le socialisme ; ses idées relevaient selon lui d’une « science de l’évolution sociale ». Il devint également organisateur syndical à Saint-Jean [V. James Edmund Tighe] et un radical en politique. Issu d’une famille résolument conservatrice, McKay avait été, à une époque, partisan du chef libéral sir Wilfrid Laurier* ; cependant, il s’était depuis longtemps détourné des deux principaux partis et, en 1913, il était membre du Parti socialiste du Canada.

Pendant la Première Guerre mondiale, McKay, qui s’identifiait fortement à la Grande-Bretagne, servit comme officier à bord du St George, navire-hôpital de la marine royale posté dans la Manche. Le 18 septembre 1915, il risqua sa vie pour sauver un soldat qui tentait de se suicider par noyade. Après la guerre, McKay reprit sa carrière de journaliste et travailla à Halifax, Paris, Saint-Jean, Québec, Montréal et, enfin, Ottawa, où il écrivit pour des périodiques tels que le Canadian Railroad Employees’ Monthly dans les années 1920 et le Canadian Unionist dans les années 1930.

McKay avait l’habitude de prendre un problème concret, comme l’effondrement de l’économie du blé, et de le situer dans un contexte s’étalant sur des décennies, voire des siècles de développement humain. Ses écrits sur la grande dépression sondaient les limites des solutions utopiques à la crise ; en 1930, par exemple, il signala sur un ton cinglant, dans le Canadian Unionist, que les manifestes du Parti communiste étaient présentés « comme des messages du ciel dotés du pouvoir d’insuffler soudainement aux travailleurs une compréhension totale de la nécessité de la révolution sociale ». Il croyait que le socialisme, « produit naturel », devait « franchir les étapes de la prime enfance et de la jeunesse avant d’atteindre la maturité ». Même s’il s’inspirait plus ouvertement de Spencer et de Marx que la plupart des intellectuels de la classe ouvrière de son époque, McKay n’était pas le seul à rechercher une solution de rechange démocratique, fondée sur les classes sociales, pour remplacer l’ordre existant. À un moment convaincu que le christianisme radical détenait la clé de l’émancipation de la classe ouvrière, il avait dans les années 1930 mis sa confiance dans le syndicalisme industriel et, non sans une certaine réticence, dans la nouvelle Fédération du Commonwealth coopératif (couramment appelée CCF) dirigée par James Shaver Woodsworth*. McKay espérait qu’avec l’aide de marxistes comme lui-même, la fédération surmonterait ce qu’il voyait comme sa propension à un éclectisme brouillon et aux solutions réformistes modérées, et réaliserait l’importance d’éduquer les travailleurs au socialisme.

Théoricien autodidacte qui travaillait comme journaliste le jour et étudiait, souvent jusque tard dans la nuit, les travaux récents en sciences sociales et en philosophie, Colin Campbell McKay élaborait de brillantes synthèses et préconisait une forme de socialisme fondé sur la théorie de l’évolution sociale. Dans ses nombreux articles et par son engagement indéfectible envers les mouvements ouvriers et de la gauche, il montra que, même dans un monde capitaliste où la survie physique et spirituelle était menacée, on pouvait raisonner et vivre autrement. L’Ottawa Evening Journal fit l’éloge de ce célibataire en le décrivant comme un « loup solitaire » qui avait « vécu de ses propres ressources spirituelles et intellectuelles et s’était bien accommodé de la solitude et de la compagnie de ses livres ». McKay n’eut pas de descendants ; cependant, encore aujourd’hui, des radicaux se réclament de son héritage intellectuel.

Ian McKay

Les publications de Colin Campbell McKay n’ont encore jamais fait l’objet d’une liste exhaustive, mais il existe deux recueils de ses écrits : For a working-class culture in Canada : a selection of Colin McKay’s writings on sociology and political economy, 1897–1939, Ian McKay, édit., introd. par Lewis Jackson et Ian McKay (St John’s, 1996), et Windjammers & Bluenose sailors : stories of the sea, Lewis Jackson et Ian McKay, compil. (Lockeport, N.-É., 1993).

Eastern Labor News (Moncton, N.-B.), 8 nov. 1913.— Ottawa Evening Journal, 14 févr. 1939.— Peter Campbell, Canadian Marxists and the search for a third way (Montréal et Kingston, Ontario, 1999).— « The camp-fire : a meeting-place for readers, writers and adventurers », Adventure (New York), 6, no 2 (juin 1913) : 2016–2017.— Ian McKay, « Of Karl Marx and the Bluenose : Colin Campbell McKay and the legacy of maritime socialism », Acadiensis, 27 (1997–1998), no 2 : 3–25 ; Reasoning otherwise : leftists and the people’s enlightenment in Canada, 1890–1920 (Toronto, 2008).— Ian McKay et Lewis Jackson, « Colin Campbell McKay of Nova Scotia », dans [C. C. McKay], For a working-class culture in Canada […].

General Bibliography

Cite This Article

Ian McKay, “McKAY, COLIN CAMPBELL,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 16, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/mckay_colin_campbell_16E.html.

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Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/mckay_colin_campbell_16E.html
Author of Article:   Ian McKay
Title of Article:   McKAY, COLIN CAMPBELL
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 16
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   2020
Year of revision:   2020
Access Date:   28 mars 2024