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KAIN, WILLIAM, journalier reconnu coupable de meurtre, né le 24 novembre 1809 dans l’île Saint-Vincent (îles Windward) ; décédé le 6 septembre 1830 à Kingston, Haut-Canada.

On peut trouver des détails sur la vie de William Kain dans une courte biographie publiée juste après son exécution pour meurtre. À l’âge de trois ans, il quitta Saint-Vincent et vint s’établir à Kingston, dans le Haut-Canada, avec son père, qui servait dans le 70th Foot et avait la réputation d’être un grand buveur. Sa mère, qu’on disait Française ou Antillaise, n’immigra pas avec eux. À Kingston, William fréquenta l’école régimentaire jusqu’au moment où son père fut démobilisé ; il avait alors 14 ans. La nécessité l’obligea à se chercher du travail et bientôt les employeurs se disputèrent ses services en raison de sa grande force physique et de son adresse comme chasseur, pêcheur, travailleur agricole et bûcheron. Il accomplissait « des exploits miraculeux quand il bûchait et défrichait ». Intelligent et s’exprimant avec facilité, il était un lecteur assidu de la Bible et fut pour beaucoup dans la construction et le fonctionnement de l’école du dimanche de son voisinage. Cependant, il inspirait la crainte et l’antipathie aussi bien que le respect au sein de la communauté, car il était affligé d’une personnalité fondamentalement ambivalente. Instable au travail, il changeait continuellement d’occupation. Buveur invétéré, il fonda la Buck Skin Society, organisme dont les membres s’opposaient à la tempérance. Il se fit aussi connaître par ses « violents accès de colère » et par les rapports étroits qu’il entretenait avec des criminels de Kingston.

Vers la fin de son adolescence, Kain sembla s’assagir et il travailla deux ans dans le canton de Camden pour John Rodolph Couche, un pensionné de l’armée âgé de 40 ans. Il alla même jusqu’à inciter Couche à se marier afin, disait-il, qu’ils soient tous les deux libérés des tâches ménagères. Couche se laissa convaincre et épousa une jeune fille de 19 ans, Rebecca Smith, du canton de Richmond. C’est alors que les ennuis commencèrent : Couche découvrit que Rebecca avait séduit Kain et il menaça de mettre fin à son mariage. Rebecca continua quand même ses relations adultères jusqu’à ce que Kain parte de son plein gré, en juin 1830. Il revint cependant en août faire un bref séjour chez son employeur, mais il repartit après que Couche eut refusé de lui payer ses gages et juré qu’il « lui arracherait les tripes ». Rendu furieux par l’attitude de Couche, Kain revint chez ce dernier le 15 août et, après l’avoir averti que jamais plus il « ne verrait une récolte ou moissonnerait une gerbe de blé », il l’abattit de cinq coups de feu.

Alertés par Rebecca, les voisins John et Samuel Foster se saisirent de Kain. En raison de la querelle bien connue entre les deux hommes, Kain était de toute évidence suspect. On le fit asseoir plusieurs heures près de la dépouille de Couche avant de le conduire à Kingston chez le coroner William J. McKay. Kain avoua librement son crime, mais déclara qu’il se trouvait en état de légitime défense ; il reprocha même à ses voisins de ne pas avoir obligé Couche à. lui payer son dû.

À son procès, tenu le 3 septembre, Kain assura sa propre défense et nia sa culpabilité. La couronne, représentée par le procureur général Henry John Boulton*, appela six témoins à la barre, et Kain, aucun. Le jury ne prit que cinq minutes pour rendre son verdict : il trouva Kain coupable, même si celui-ci affirmait que Couche l’avait provoqué en le menaçant et en refusant de lui payer son salaire. Kain fut alors condamné à être pendu trois jours plus tard, après quoi son corps ferait l’objet de dissection médicale. « Les lois doivent punir, déclara le juge James Buchanan Macaulay*, et elles vont punir aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que le bras de la violence soit arrêté. » Il qualifia le geste de Kain « d’irréfléchi, de criminel, de vindicatif et de sanguinaire », puis, faisant allusion à la force physique bien connue de Kain, il ajouta ironiquement : « On pourrait presque supposer que certaines personnes croient que la force leur est donnée uniquement pour qu’elles en abusent. »

Kain écouta l’admonition du juge avec une apparente indifférence, même lorsque celui-ci lui recommanda de consacrer ses derniers jours sur cette terre à se préparer à « une heureuse immortalité » par « les larmes, le jeûne et la prière, la pénitence et le repentir ». Cependant, la recommandation du juge ou une révélation personnelle ranima la religiosité latente de Kain ; oubliant le sommeil, il se mit à prier, à lire la Bible et à se livrer à des exercices spirituels avec deux ministres et avec ceux qui lui avaient enseigné à l’école du dimanche. Le soir précédant son exécution, il reçut la-visite de l’archidiacre George Okill Stuart*. Cette nuit-là, il composa une allocution qu’il voulait prononcer du haut de l’échafaud et dans laquelle il accusait l’alcool, la non-observance du dimanche et les mauvais compagnons d’avoir ruiné sa vie alors qu’il était « dans la fleur de l’âge ». Il mourut en récitant le Notre Père, apparemment résigné à son sort, regrettant son crime et assuré de son salut. Inébranlable dans sa conviction qu’il avait le droit de réclamer le salaire que Couche lui devait, il fit don de cet argent « pour fonder ou soutenir toute école qui pourrait en avoir besoin ». La somme d’argent qui resterait devait servir à clôturer le tombeau de son père.

La vie de William Kain fut brève ; elle se termina comme elle avait commencé, dans l’amertume. Il mourut couvert d’opprobre devant « une grande foule » de curieux. Kain se montra à la hauteur de la situation, comme il l’avait été dans la plupart des autres circonstances de sa vie, parlant de son malheur personnel en termes de péchés et d’erreurs de jugement. Cependant, même ses contemporains ont saisi la vacuité de ses explications et, de nos jours, il est difficile de pénétrer la nature profonde de ce jeune homme. Il présentait des caractères particuliers et déroutants, même pour les auteurs de sa notice nécrologique. Kain a incarné dans sa vie l’éternel mystère que constituent les causes profondes de la criminalité et de la violence.

Elizabeth Abbott-Gibbs

AO, RG 22, sér. 134, vol. 5, 7 [3 en réalité] sept. 1830.— H.-C., House of Assembly, Journal, 1831–1832, app. : 150, 228.— The life of William Kain, who was executed at Kingston, Upper Canada, on the 6th day of September, 1830, for the murder of John Rodolph Couche (Kingston, Ontario, 1830).— Kingston Chronicle, 4, 11 sept. 1830.— Upper Canada Herald, 8 sept. 1830.

General Bibliography

Cite This Article

Elizabeth Abbott-Gibbs, “KAIN, WILLIAM,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 6, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/kain_william_6E.html.

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Author of Article:   Elizabeth Abbott-Gibbs
Title of Article:   KAIN, WILLIAM
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 6
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1987
Year of revision:   1987
Access Date:   18 mars 2024