DCB/DBC Mobile beta
+

As part of the funding agreement between the Dictionary of Canadian Biography and the Canadian Museum of History, we invite readers to take part in a short survey.

I’ll take the survey now.

Remind me later.

Don’t show me this message again.

I have already taken the questionnaire

DCB/DBC News

New Biographies

Minor Corrections

Biography of the Day

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

b. 28 March 1849 in Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse), Lower Canada

Confederation

Responsible Government

Sir John A. Macdonald

From the Red River Settlement to Manitoba (1812–70)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports

The Fenians

Women in the DCB/DBC

The Charlottetown and Quebec Conferences of 1864

Introductory Essays of the DCB/DBC

The Acadians

For Educators

The War of 1812 

Canada’s Wartime Prime Ministers

The First World War

Original title:  Mère Saint-Raphaël

Source: Link

GAGNÉ, MALVINA, (baptisée Marie-Éléonore-Malvina), dite Saint-Raphaël, institutrice, ursuline, supérieure fondatrice du monastère de Roberval, Québec, et conseillère en agriculture, née le 6 novembre 1837 à Saint-Michel, près de Québec, fille de Joseph Gagné, maître pilote, et de Luce Mercier ; décédée le 29 décembre 1920 à Roberval.

Malvina Gagné n’a que deux ans lorsque son père périt dans une tempête sur le fleuve Saint-Laurent. Sa mère devient couturière pour faire vivre les quatre enfants de la famille. Après quatre ans de veuvage, elle épouse le marin négociant Prudent Lacombe, et la famille peut vivre plus à l’aise. Malvina fait ses premières études à Saint-Michel et se révèle une bonne élève. Durant l’été, la fillette réside souvent chez un oncle cultivateur où elle développe son goût pour l’agriculture.

Malvina Gagné commence sa carrière d’enseignante à l’âge de 15 ans, à l’île d’Orléans. L’année suivante, elle retourne à Saint-Michel pour se perfectionner en mathématiques et en dessin. À 17 ans, elle reprend l’enseignement en compagnie de sa sœur aînée, cette fois à L’Isle-Verte. C’est là qu’elle rencontre l’abbé Jean-Lazare Marceau, à qui elle confie son désir de se faire religieuse. Le 15 août 1861, elle entre au monastère des ursulines de Québec où, quelques mois plus tard, le 21 novembre, elle prend l’habit et reçoit le nom de mère Saint-Raphaël. Le 21 novembre 1863, elle prononce ses vœux perpétuels. Diplômée de l’école normale que dirigent les ursulines, elle laisse sa marque auprès de son professeur de mathématiques, François-Xavier Toussaint*, qui note qu’elle avait une « tête d’homme » pour cette matière, raconte sa biographe sœur Irène-Marie Fortin.

Tantôt responsable de l’infirmerie et de la pharmacie, tantôt maîtresse de classe ou maîtresse de division, tantôt sacristine ou assistante dépositaire, mère Saint-Raphaël se forme pour le rôle de fondatrice qui l’attend. En 1878, elle devient maîtresse des novices à Chatham, en Ontario. De retour à Québec en 1880, elle n’a que le temps de se préparer pour une nouvelle mission qui l’amènera dans la région du Lac-Saint-Jean au printemps de 1882.

C’est à titre de supérieure que mère Saint-Raphaël quitte Québec, accompagnée de trois religieuses, investie de la mission de fonder un monastère à Roberval qui doit se consacrer à l’éclosion de vocations religieuses et à l’éducation des filles, soutenant ainsi le mouvement de colonisation dans cette région. Après un difficile voyage de plusieurs jours, les sœurs sont accueillies, le 23 mai 1882, par le curé Joseph Lizotte. La construction du monastère, commencée l’année précédente, est inachevée et l’édifice est à peine habitable. Pendant trois ans, les religieuses vivront dans l’indigence et la pauvreté, partageant ainsi le sort peu enviable des colons.

En constatant les besoins du milieu, mère Saint-Raphaël décide d’adapter le programme d’enseignement et d’y ajouter une formation pratique, un apprentissage au métier de femmes de défricheurs et d’agriculteurs qui attend les jeunes filles. Selon l’écrivain Alphonse Désilets, c’est ainsi que commence « la première école ménagère-agricole du pays ». Au début, l’école ménagère coexiste avec le pensionnat et l’on y donne surtout une formation en économie domestique, à laquelle s’ajoutent des cours de la formation régulière. Au pensionnat, les élèves reçoivent une éducation semblable à celle qui est offerte dans les autres couvents, mais elles peuvent aussi profiter de quelques notions données à l’école ménagère. C’est le cours régulier qui permet aux finissantes de se présenter aux examens du Bureau central des examinateurs catholiques pour le concours donnant accès aux brevets d’enseignement.

Durant la première décennie à Roberval, les relations entre mère Saint-Raphaël et les religieuses de Québec demeurent amicales, voire chaleureuses. Toutefois, les problèmes qui assaillent la fondatrice sont nombreux et elle doit constamment composer avec une situation d’endettement, un personnel insuffisant et même des catastrophes comme l’incendie du couvent et de l’école, le 6 janvier 1897, qui tue sept de ses compagnes. Cet univers hostile sert de catalyseur à son tempérament bouillant et entreprenant, et l’oblige à faire appel à ses qualités d’administratrice et de femme d’affaires. Les initiatives avant-gardistes qu’elle prend alors choquent parfois le monastère de Québec, qui la rappelle à l’ordre. Avec humilité et obéissance, elle se soumet chaque fois.

Il faut dire que les progrès de l’école ménagère sont remarquables et que l’établissement aurait même servi de modèle aux écoles du même type qui se développent en Europe. En 1893, l’école est officiellement reconnue par le gouvernement et dès lors peut profiter de maigres subventions de fonctionnement et de bourses pour les élèves. De plus, au fil des ans, le programme s’est élargi aux sciences et techniques agricoles, et la ferme du monastère est devenue un vrai laboratoire de travaux pratiques. Mère Saint-Raphaël travaille étroitement avec les agronomes du département de l’Agriculture et de la Colonisation, et devient une sorte de conseillère pour les cultivateurs de la région, « l’agronome de cette région », au dire d’Alphonse Désilets. Pas étonnant qu’elle obtienne deux médailles du Mérite agricole pour les progrès de la ferme, entre 1892 et 1895.

Après avoir été, entre autres, dépositaire et directrice de la ferme, mère Saint-Raphaël est réélue en 1900 supérieure du monastère pour six ans. Elle en profite pour entreprendre la construction d’un nouveau pensionnat et d’une chapelle. Lorsqu’elle est déchargée du supériorat, elle a près de 70 ans ; elle se consacrera désormais à l’économat et à quelques classes de catéchisme. En 1909, le cours du pensionnat, fusionné avec celui de l’école ménagère, permet la réalisation du nouveau programme d’enseignement ménager, chapeauté par l’université Laval. En 1910, mère Saint-Raphaël a 73 ans et sa santé décline ; elle perd la vue et doit cesser ses activités officielles, mais elle demeure une conseillère appréciée. En 1919, le malheur frappe à nouveau : un incendie détruit l’école ménagère. Toutefois, après cinq années difficiles, les ursulines verront leurs efforts récompensés par la construction de l’école normale assortie d’une école ménagère. La pérennité de l’œuvre d’éducation est assurée.

À la mort de mère Saint-Raphaël en 1920, le Progrès du Saguenay (Chicoutimi) affirme que sa vie « appartient à l’histoire de la région ». Fondatrice d’un monastère d’ursulines et d’une maison d’éducation, mère Saint-Raphaël a su inventer un modèle d’éducation féminine, l’enseignement ménager assorti d’une formation agricole, qui rayonnera dans tout le Québec et même à l’étranger. C’est une formule d’éducation adaptée aux besoins des femmes d’un pays en construction, des femmes appelées à aimer et faire aimer la terre et le foyer. Administratrice progressiste, elle a dû défendre avec vigueur ses initiatives, tout en conservant une humilité et un sens de l’humour qui ont alimenté des relations chaleureuses avec les religieuses de Québec. Conseillère des cultivateurs et « agronome », elle a été une bâtisseuse de pays. Dans son sillage, les cercles de fermières ont été fondés et des finissantes de Roberval y ont joué un rôle actif. Le curé Lizotte, qui l’a accompagnée tout au long de son aventure de pionnière, la considèrait la « femme la plus parfaite, la religieuse la plus digne » qu’il ait rencontrée dans sa vie de prêtre.

Nicole Thivierge

ANQ-Q, CE2-5, 6 nov. 1837, 13 févr. 1843.— Arch. du monastère des ursulines (Québec), 1/J2,3,3, vol. I (corr. de Malvina Gagné de Saint-Raphaël).— M.-E. Chabot, « les Ursulines de Roberval, pionnières au diocèse de Chicoutimi », dans Évocations et Témoignages : centenaire du diocèse de Chicoutimi, 1878–1978 (Chicoutimi, Québec, 1978), 179–189.— Alphonse Désilets, Histoire de mère Saint-Raphaël, ursuline de Québec [...], introd. de C.-F. Delage (Québec, 1932).— I.-M. Fortin, les Pionnières : les ursulines à Roberval de 1882 à 1932 (Saint-Nazaire, Québec, 1982).

General Bibliography

Cite This Article

Nicole Thivierge, “GAGNÉ, MALVINA, Saint-Raphaël,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 14, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/gagne_malvina_14E.html.

The citation above shows the format for footnotes and endnotes according to the Chicago manual of style (16th edition). Information to be used in other citation formats:


Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/gagne_malvina_14E.html
Author of Article:   Nicole Thivierge
Title of Article:   GAGNÉ, MALVINA, Saint-Raphaël
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 14
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1998
Year of revision:   1998
Access Date:   28 mars 2024