DCB/DBC Mobile beta
+

As part of the funding agreement between the Dictionary of Canadian Biography and the Canadian Museum of History, we invite readers to take part in a short survey.

I’ll take the survey now.

Remind me later.

Don’t show me this message again.

I have already taken the questionnaire

DCB/DBC News

New Biographies

Minor Corrections

Biography of the Day

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

d. in Victoria 19 March 1906

Confederation

Responsible Government

Sir John A. Macdonald

From the Red River Settlement to Manitoba (1812–70)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports

The Fenians

Women in the DCB/DBC

The Charlottetown and Quebec Conferences of 1864

Introductory Essays of the DCB/DBC

The Acadians

For Educators

The War of 1812 

Canada’s Wartime Prime Ministers

The First World War

DUVAL, SALLUSTE (baptisé Clarent-Salluste-Hermycle), médecin, inventeur, organiste, professeur et ingénieur, né le 28 février 1852 à Saint-Jean-Port-Joli, Bas-Canada, fils de Louis-Zéphirin Duval, notaire, et d’Éléonore Verreau ; décédé célibataire le 23 juillet 1917 à Montréal et inhumé le 25 à Saint-Jean-Port-Joli, Québec.

Salluste Duval acquiert les premiers éléments de son instruction dans son village natal, notamment auprès de sa mère, ancienne institutrice et sœur de l’éducateur Hospice-Anthelme-Jean-Baptiste Verreau*. Le 22 janvier 1864, il entre au petit séminaire de Québec, puis, à la fin de septembre 1866, il passe au petit séminaire de Sainte-Thérèse. Fasciné depuis qu’il est tout jeune par la physique et la mécanique – il s’occupe pendant des heures à démonter des montres dont il réutilise les rouages pour ses inventions personnelles –, il obtient à ce dernier endroit la permission de travailler dans l’orgue. En 1871, au terme de ses études classiques, l’université Laval lui confère le diplôme de bachelier ès arts.

Malgré son intérêt pour la mécanique, Duval s’inscrit en médecine à l’université Laval, suivant en cela les traces de son frère aîné, Arthur. Son amour pour les mathématiques le pousse toutefois à s’intéresser à la musique, dont il apprend rapidement les fondements théoriques, et, de 1872 à 1874, il enseigne la musique vocale et instrumentale au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En 1875, il étudie à l’école de médecine et de chirurgie de Montréal, aussi appelée faculté de médecine de Victoria depuis son affiliation en 1866 au Victoria College de Cobourg, au Haut-Canada [V. Hector Peltier*], et il est autorisé à pratiquer sa profession le 11 mai 1876.

Duval exercera très peu la médecine. Il se joint cependant aux professeurs de l’école de médecine qui, se désolidarisant de leur alma mater, fondent la faculté de médecine de la succursale de l’université Laval à Montréal, inaugurée en janvier 1878 [V. Thomas-Edmond d’Odet* d’Orsonnens ; Édouard-Charles Fabre*]. Il y sera professeur titulaire à compter de l’année 1879–1880 jusqu’à sa mort ; il enseignera, entre autres, la clinique des maladies des enfants à l’Hôpital Général de Montréal, la physiologie et la botanique. Intéressé par la photographie, il sera parmi les premiers à photographier le fiel et la bile.

En 1882, Duval fait la connaissance des frères Claver et Samuel Casavant, facteurs d’orgues de Saint-Hyacinthe, avec lesquels il se liera d’amitié. C’est aussi pour lui l’occasion de s’initier à la construction d’orgues, qui le passionne rapidement, ainsi que le début d’une collaboration fructueuse. La fabrique d’orgues de Saint-Hyacinthe devient pour lui presque une seconde demeure ; en 1886–1887, il s’y rend plus d’une cinquantaine de fois. Reprenant une idée du père de ses amis, Joseph Casavant*, il réussit à actionner les registres et les manettes sans efforts, au moyen d’un électro-aimant. Il invente aussi la pédale de combinaisons libres qui sert à préprogrammer les jeux que l’organiste utilisera pendant l’exécution de sa pièce. Cette pédale, que les frères Casavant font breveter sous le nom de pédale Duval, sera adoptée par la majorité des fabricants d’orgues américains et européens. Organiste à l’église Saint-Jacques de Montréal pendant près de 40 ans, c’est là que Duval installe tout d’abord son système. En fait, l’intérieur de cet orgue était devenu un véritable atelier. Lorsqu’en décembre 1914 il est renvoyé de son poste d’organiste à la suite d’une altercation avec le curé de la paroisse, il se venge en rendant l’orgue inutilisable : il faudra toute la science de spécialistes pour comprendre ce qu’il a astucieusement codé.

En 1883, à l’âge de 31 ans, Duval a été recruté par le directeur de l’École polytechnique de Montréal, Émile Balète, pour donner les cours de chimie et de physique de l’année préparatoire et de mécanique générale. Ces cours sont rapidement jugés trop faciles pour ses talents et Balète lui confie la mécanique appliquée. En 1887, Duval est l’instigateur d’un cours d’électrotechnique qu’il donne gratuitement, au début, parce que le sujet le passionne ; il obtient même de la Compagnie royale d’électricité d’emmener ses élèves dans les laboratoires de cette entreprise montréalaise. En 1907, lorsqu’on ajoute à l’école une aile, qui abrite les laboratoires, un nouveau laboratoire d’électricité est installé, mais Duval, qui reste malgré tout un amateur face à une nouvelle génération de scientifiques, aura des difficultés à s’adapter aux exigences de la science moderne. Professeur titulaire en 1909–1910, il fera partie du corps enseignant de l’École polytechnique jusqu’à sa mort en 1917.

Passionné de mathématiques, Duval obtient une licence ès sciences de l’université Laval en 1887, et, l’année suivante, il est nommé professeur de mathématiques et de sciences à l’école normale Jacques-Cartier, à Montréal ; il occupera ce poste pendant plus de 20 ans. En outre, il entretient une correspondance suivie avec des savants français. En 1893, l’université Laval lui confère le diplôme d’ingénieur civil.

Son étonnante capacité à résoudre des problèmes de toute nature fait de Salluste Duval un consultant très recherché, presque légendaire. Une compagnie de navigation lui est redevable d’avoir dépanné un vapeur qui ne réussissait pas à sortir du port de Montréal ; il a aussi réparé de toute urgence le central téléphonique de la Compagnie de téléphone des marchands de Montréal. Ses réactions étaient imprévisibles : dans le premier cas, il demanda une grosse somme pour ses services tandis que, dans le second, il refusa toute rémunération sous prétexte qu’il ne voulait que prouver que la téléphonie n’avait pas de secret pour lui. On lui doit également l’installation du premier jeu électrique dans les orgues de l’église Notre-Dame de Montréal. Ses élèves garderont un souvenir impérissable de ce professeur un peu rustaud, en apparence désordonné et qui n’hésitait pas à effacer le tableau avec son tablier. Ses contemporains reconnaissent à ce personnage tout à fait original et polyvalent une intelligence supérieure et un talent déconcertant pour tous les domaines scientifiques.

Danielle Ouellet

ANQ-Q, CE2-18, 28 févr. 1852.— Arch. de l’École polytechnique de Montréal, 999-305-58 (Léon Dion, Histoire de l’École polytechnique).— Arch. de l’univ. du Québec à Montréal, 2P (fonds de l’école normale Jacques-Cartier), dossier Famille Duval.— L.-A. Bélisle, Références biographiques, Canada-Québec (5 vol., Montréal, 1978).— Jeanne D’Aigle, l’Histoire de Casavant Frères, 1880–1980 (Saint-Hyacinthe, Québec, [1989]), 475–477, 494, 662–671.— Édouard Desjardins et Gilles Janson, « le Docteur Salluste Duval », l’Union médicale du Canada (Montréal), 105 (1976) : 258–269.— [L.-]A. Desrosiers, les Écoles normales primaires de la province de Québec et leurs œuvres complémentaires ; récit des fêtes jubilaires de l’école normale Jacques-Cartier, 1857–1907 (Montréal, 1909), 377, 380.— École polytechnique de Montréal, Annuaire, 1916–1917.— L’Enseignement primaire (Québec), 39 (1917–1918) : 56 (nécrologie).— Augustin Frigon, « Salluste Duval tel qu’on le connut à l’École polytechnique », Rev. trimestrielle canadienne (Montréal), 32 (1946) : 57.— Robert Gagnon et A. J. Ross, Histoire de l’École polytechnique, 1873–1990 ; la montée des ingénieurs francophones (Montréal, 1991), 52, 62, 132, 169, 235, 237.— Wilfrid Lebon, Histoire du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (2 vol., Québec, 1948–1949), 1 : 326, 543s.— Gérard Ouellet, Ma paroisse : Saint-Jean-Port-Joli ([Québec, 1946]), 317–330.— Univ. Laval, Annuaire, 1867–1868 : 15, 17 ; 1871–1872 : 31, 121 ; 1872–1873 : 19 ; 1888–1889 : 30.

General Bibliography

Cite This Article

Danielle Ouellet, “DUVAL, SALLUSTE,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 14, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/duval_salluste_14E.html.

The citation above shows the format for footnotes and endnotes according to the Chicago manual of style (16th edition). Information to be used in other citation formats:


Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/duval_salluste_14E.html
Author of Article:   Danielle Ouellet
Title of Article:   DUVAL, SALLUSTE
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 14
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1998
Year of revision:   1998
Access Date:   19 mars 2024