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Original title:  Charles-Eusèbe Dionne dans sa chambre au Séminaire de Québec. Assis à son pupitre, il consulte un volume. De très nombreux oiseaux naturalisés décorent sa chambre.

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DIONNE, CHARLES-EUSÈBE, taxidermiste, conservateur de musée, ornithologiste, naturaliste et auteur, né le 20 juillet 1846 à Saint-Denis, près de Kamouraska, Bas-Canada, fils d’Eusèbe Dionne et d’Amélie (Émilie) Lavoie ; le 6 mai 1879, il épousa à Québec Marie-Émélie Pelletier, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 25 janvier 1925 à Québec et inhumé le 28 dans cette ville au cimetière Saint-Charles.

Charles-Eusèbe Dionne est l’aîné d’une famille laborieuse de 11 enfants, 6 garçons et 5 filles, dont la mère et le père, cordonnier et cultivateur, attachent de l’importance à l’instruction malgré leur modeste condition. Dès son enfance, s’affirme chez lui un goût prononcé pour la nature, particulièrement pour les oiseaux. Tout en participant très tôt aux travaux de la ferme, il fréquente les écoles rurales de sa paroisse et termine ses études primaires vers l’âge de 14 ans. Avide de connaissances et doté d’une vive intelligence, il profite de ses moments libres pour améliorer les notions acquises à l’école par des lectures, limitées par les quelques livres auxquels il a accès. Il fréquente aussi les cours particuliers d’un instituteur de l’école du village.

En 1865, Dionne se rend à Québec, où il a obtenu un banal emploi (homme à tout faire) au séminaire de Québec, et se fait aussitôt remarquer par ses employeurs ; il est promu appariteur à la faculté de droit de l’université Laval en 1866. Ce poste lui donne accès à la bibliothèque, ainsi qu’aux livres d’histoire naturelle qui lui ont manqué jusque-là. Encouragé par des prêtres du séminaire, il peut ainsi continuer sa formation personnelle par des lectures et en suivant des cours du soir. Fortement motivé et jouissant d’une étonnante capacité de travail, Dionne acquiert de bonnes connaissances en sciences naturelles, en anglais et en latin. Il s’initie à la taxidermie, qu’il maîtrisera en quelques années et qui l’amènera à assembler des collections de spécimens d’histoire naturelle. L’entomologie l’intéresse beaucoup à partir de 1867 (sa compétence sera reconnue par l’abbé Léon Provancher* en 1879 quand il nommera une nouvelle espèce le tryphon dionnei, en son honneur). En 1887, sa collection entomologique comptera quelque 1 525 espèces. Toujours minutieux, Dionne note des observations sur l’anatomie des animaux qu’il naturalise ou qu’il observe, leur alimentation et leur valeur économique, ainsi que sur la flore. Il s’en servira plus tard dans ses publications.

Après d’humbles débuts au séminaire de Québec et après avoir occupé le poste de bibliothécaire adjoint durant quelques années, Dionne voit ses qualités humaines et intellectuelles, de même que ses connaissances constamment mises à jour, reconnues par ses supérieurs. Il est nommé « curateur » (conservateur) du Musée zoologique de l’université Laval en 1882, à la suite du décès de François-Xavier Bélanger* ; son salaire annuel est de 350 $. À titre de conservateur, il contribue beaucoup au développement des collections d’histoire naturelle de l’université et à la présentation de la faune de la province de Québec aux étudiants et au public au moyen de spécimens naturalisés. L’université soulignera la valeur de son travail en lui décernant une maîtrise ès arts en septembre 1902 et, quelques jours avant sa mort, un doctorat honorifique en sciences.

En 1893, Dionne est nommé elective member de l’American Ornithologists’ Union, qui reconnaît ainsi sa compétence d’ornithologiste en Amérique du Nord. Ce sont surtout ses publications qui l’ont fait connaître auprès du public et des naturalistes dans la province de Québec, ailleurs au Canada et aux États-Unis. En 1883, il a publié à Québec les Oiseaux du Canada, qui a reçu un accueil favorable dans les milieux francophones, mais les critiques anglophones ont été plus sévères quant à la valeur de l’ouvrage. Son Catalogue des oiseaux de la province de Québec, avec des notes sur leur distribution géographique paraît à Québec en 1889. Il consiste en une reprise de son premier ouvrage, mais duquel il n’a conservé que les informations qui se rapportent à la province de Québec et en y ajoutant les données appropriées de la Check-list of North American birds, publiée par l’American Ornithologists’ Union à New York en 1886. Les Mammifères de la province de Québec paraît à Québec en 1902 et connaît un succès immédiat auprès du public de la province, qui y trouve pour la première fois de l’information en français sur les mammifères du Québec. C’est en 1906 qu’est publié à Québec son ouvrage le plus important, les Oiseaux de la province de Québec. Ce volume de plus de 400 pages présente toutes les espèces d’oiseaux répertoriées au Québec à cette époque. Cet ouvrage a, entre autres, le grand mérite de fournir pour la première fois au Canada une terminologie française de l’anatomie des oiseaux, de même que des noms français cohérents pour toutes les espèces traitées. L’information qu’il contient consiste en un mélange d’observations qu’a faites Dionne ainsi qu’en une synthèse des connaissances ornithologiques fournies par les meilleurs auteurs du temps comme Elliott Coues et Robert Ridgway, ou tirées d’ouvrages comme la Check-list of North American birds de 1895. Les informations sur la distribution géographique des espèces au Québec sont fondées sur les notes que Dionne a rassemblées au cours de sa carrière surtout dans la région de Québec et de Saint-Denis. Il s’est aussi inspiré des publications de Napoléon-Alexandre Comeau pour la région de Godbout et de la Côte-Nord et de celles d’Ernest Douglas Wintle pour la région de Montréal (The birds of Montreal, Montréal, 1896). Les Oiseaux de la province de Québec est demeuré pendant longtemps le seul ouvrage à traiter exclusivement des oiseaux de la province et a contribué à les faire mieux connaître des francophones. Dionne a aussi publié plusieurs articles traitant de la distribution des oiseaux au Québec dans des périodiques scientifiques reconnus comme Auk de l’American Ornithologists’ Union et le Naturaliste canadien. C’est également dans ce dernier périodique qu’a paru en 1910 un long article, « Nos araignées : mœurs et description », fruit de méticuleuses observations ; cet article a été publié sous forme de brochure à Québec la même année.

Outre des excursions locales, quelques visites à Saint-Denis et une mission de collecte de poissons dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent et dans la baie des Chaleurs en 1882, un voyage à Trois-Rivières, Montréal et Ottawa en 1907, une croisière sur le Saguenay en 1914, et un autre voyage à Montréal en 1916-1917, Dionne a peu voyagé, spécialement à l’extérieur de la province de Québec. Il a cependant visité le Field Museum of Natural History et l’Exposition universelle de Chicago en 1893, ainsi que l’American Museum of Natural History et les zoos à New York en 1911. De plus, à l’occasion d’un voyage de plusieurs semaines en Europe, en 1912, il a parcouru quelques régions d’Italie, de Suisse, de France et d’Angleterre. À Paris, il a visité, entre autres, le Muséum national d’histoire naturelle et le Jardin des plantes, tandis que, à Londres, il s’est rendu au British Museum.

Autodidacte exceptionnel, Charles-Eusèbe Dionne a contribué d’une façon remarquable à faire connaître et apprécier la nature, particulièrement les oiseaux, à une époque où primaient les nécessités quotidiennes. Bien que son influence immédiate ait été limitée surtout à la région de Québec, ses ouvrages ont connu un rayonnement plus vaste dans les milieux francophones du pays durant plusieurs années.

Henri Ouellet

ANQ-BSLGIM, CE104-S15, 21 juill. 1846.— ANQ-Q, CE301-S22, 6 mai 1879.— MCQ-FSQ, SME 1/MS-34.6, 16 sept. 1902 ; MS-34.10, 13 mai 1918 ; MS-34.11, 25 janv. 1925 ; Séminaire, 561, no 18 ; SME, 1er juill. 1873, 19 juin 1877, 7 oct. 1907, 19 janv. 1925.— La Presse, 8 sept. 1937.— D. A. D. [D.-A. Déry], « In memoriam : Charles Eusebe Dionne, born juill. 11, 1845, died January 25, 1925 », Canadian Field-Naturalist (Ottawa), 39 (1925) : 61–63.— « Feu C.-E. Dionne », le Naturaliste canadien (Québec), 52 (1925) : 171-175.— Victor Gaboriault, Charles-Eusèbe Dionne, naturaliste, né à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie (La Pocatière, Québec, 1974).— H. F. L[ewis], « Dr. Charles Eusebe Dionne », Auk : a Quarterly Journal of Ornithology (Lancaster, Pa.), 42 (1925) : 308s.

General Bibliography

Cite This Article

Henri Ouellet, “DIONNE, CHARLES-EUSÈBE,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 15, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 25 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/dionne_charles_eusebe_15E.html.

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Author of Article:   Henri Ouellet
Title of Article:   DIONNE, CHARLES-EUSÈBE
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 15
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   2005
Year of revision:   2005
Access Date:   25 avril 2024