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Original title:  Chefs Pieds-Noirs et du Sang qui n'ont pas pris part à la Rébellion du Nord-Ouest de 1885 et qui ont été emmenés en Ontario par le gouvernement fédéral pour l'inauguration du monument à la mémoire de Brant. 
Sitting, left to right: One-Spot, PipeBearer of Crowfoot, Red Crow and North Axe. The interpreter is standing behind.

Assis, de gauche à droite : One-Spot, PipeBearer of Crowfoot, Red Crow et North Axe. L'interprète est debout.

Source: Library and Archives Canada/MIKAN 3630117

MÉKAISTO (Red Crow, connu également sous les noms de Captured the Gun Inside, Lately Gone, Sitting White Buffalo et John Mikahestow), guerrier, chef de la tribu des Gens-du-Sang, cultivateur et juge de paix, né vers 1830 au confluent des rivières St Mary et Oldman (Alberta), fils de Kyiyo-siksinum (Black Bear) et de Handsome Woman ; décédé le 28 août 1900 dans la réserve des Gens-du-Sang (Alberta).

Red Crow était issu d’une longue lignée de chefs de la tribu des Gens-du-Sang, de la confédération des Pieds-Noirs, dont son grand-père, Stoó-kya-tosi (Two Suns), qui était chef des Mamyowis (bande des Mangeurs-de-Poisson) à sa naissance, son oncle, Seen From Afar [Peenaquim*], qui avait succédé à Two Suns, et son père, Black Bear. Red Crow s’initia à la guerre dès le début de son adolescence et établit durant sa vie un impressionnant record guerrier de 33 raids contre les Corbeaux, les Cris des Plaines, les Assiniboines, les Shoshones et les Nez Percés, au cours desquels il tua cinq ennemis. Il fut probablement de l’attaque organisée en avril 1865 par son beau-père, Calf Shirt [Onistah-sokaksin*], contre les colons américains établis le long du Missouri. Cette offensive marqua le début de la guerre des Pieds-Noirs qui dura jusqu’en 1870. Au soir de sa vie, Red Crow pouvait se vanter de n’avoir « jamais de sa vie été frappé d’une balle, d’une flèche, d’une hache, d’une lance ou d’un couteau ennemis ».

Le père de Red Crow devint chef de la bande des Mangeurs-de-Poisson quand Seen From Afar mourut de la petite vérole en 1869, au cours d’une épidémie qui décima les Gens-du-Sang et d’autres tribus de la confédération des Pieds-Noirs. Quelques semaines plus tard, il succomba à son tour, et la bande choisit alors Red Crow pour son nouveau chef. À cette époque, les trafiquants américains noyaient le territoire des Pieds-Noirs dans le whisky, et ce, des deux côtés de la frontière internationale. Les dissensions et les luttes sanglantes qui s’ensuivirent eurent des conséquences tragiques dans la vie de Red Crow. Il tua son frère Kit Fox au cours d’une beuverie, abattit deux Indiens ivres qui l’avaient assailli et vit mourir sa principale épouse, Ohkipiksew (Water Bird), tuée d’une balle perdue au cours de l’une de ces querelles. Le choc de ces événements fit du guerrier téméraire qu’il avait été un chef déterminé mais modéré.

Compte tenu des troubles qui régnaient, Red Crow se réjouit de l’arrivée de la Police à cheval du Nord-Ouest et, en novembre 1874, il fit la connaissance du commissaire adjoint James Farquharson Macleod. C’est en grande partie grâce aux liens d’amitié et de confiance qui unirent rapidement ces deux hommes que Red Crow accepta, trois ans plus tard, de signer le traité n° 7, en même temps que Pied de Corbeau [Isapo-muxika*] et d’autres chefs autochtones des territoires qui allaient devenir le sud de l’Alberta. Fin politique, Red Crow réunit plusieurs bandes sous sa tutelle et devint le grand chef principal des Gens-du-Sang.

À cette époque, des chasseurs américains accélérèrent l’extinction du troupeau de bisons du nord en tuant, pour les peaux, des dizaines de milliers de bêtes sur le territoire du Montana. Au cours de l’hiver de 1879–1880, Red Crow dut se rendre à l’évidence : le bison disparaissait et les Gens-du-Sang allaient devoir adopter un nouveau mode de vie. En septembre 1880, il choisit comme territoire de la réserve des Gens-du-Sang les rives de la rivière Belly, près de l’embouchure de la Waterton. Tandis que d’autres chefs, dont Natose-Onista (Medicine Calf ou Button Chies) et Pied de Corbeau, s’accrochaient désespérément à leurs coutumes anciennes malgré la rareté croissante du bison et la présence de voleurs de chevaux et de trafiquants de whisky, Red Crow comprit que le nomadisme traditionnel touchait à sa fin. Au mois de novembre, il s’était établi, avec les 62 familles dont il était le chef, dans les cabanes en rondins de la nouvelle réserve.

Red Crow et sa famille se mirent à cultiver légumes et céréales dans de petits jardins, et en 1884 leur ferme de 58 1/2 acres était la plus grande de la réserve. Nina-kisoom (Chief Moon), fils aîné de Red Crow, acheta en 1890 une faucheuse d’occasion et fit dès lors concurrence aux Blancs pour l’obtention des contrats de récolte de foin qu’accordaient le département des Affaires indiennes, les éleveurs de la région et la Police à cheval du Nord-Ouest. En 1894, on introduisit la pratique de l’élevage des bovins. Red Crow et son fils adoptif Makoyi-Opistoki* échangèrent chacun quelques-uns de leurs précieux chevaux contre 15 têtes de bétail, et l’un de leurs parents en obtint 10. Six ans plus tard, le troupeau de Red Crow comptait plus de 100 têtes et celui de la réserve entière, 2 000.

La transition à la vie de réserve ne se fit pas sans difficulté pour les Gens-du-Sang. En 1883, la campagne de restrictions que menait Lawrence Vankoughnet, surintendant général adjoint des Affaires indiennes, entraîna la réduction des rations allouées à la réserve des Gens-du-Sang et du nombre de fonctionnaires chargés de s’en occuper. L’année suivante, le gouvernement substitua du bacon, mets inconnu des Gens-du-Sang, aux rations habituelles de bœuf fraîchement tué. Red Crow et d’autres chefs parmi les Gens-du-Sang, notamment White Calf [Onista’poka], manifestèrent leur mécontentement et se rendirent à Regina pour s’entretenir avec le lieutenant-gouverneur Edgar Dewdney*, afin de faire annuler cette directive. Chef dynamique, Red Crow parvint à maintenir l’ordre parmi les Gens-du-Sang, à une époque où d’autres Indiens étaient fréquemment pris à tuer le bétail des éleveurs des environs dans le but d’améliorer les rations que leur allouait le gouvernement. Grâce à ses milices de guerriers et à ses propres activités de juge de paix, il résolvait les problèmes de la réserve, mais ce faisant il se trouva souvent au cœur de controverses avec les agents des Affaires indiennes qui cherchaient à conserver toute l’autorité au gouvernement.

Quand éclata la rébellion du Nord-Ouest, en 1885, le gouvernement craignit que les Gens-du-Sang ne se joignent aux insurgés métis et cris [V. Louis Riel* ; Pītikwahanapiwīyin*]. Toutefois, Red Crow avait toujours considéré les Métis et les Cris comme des ennemis, et il opposa un refus ferme à toute idée de participer à la révolte. En 1886, en compagnie de Pied de Corbeau, il fit partie d’une délégation de chefs pieds-noirs que le premier ministre John Alexander Macdonald invita à faire une tournée dans l’est du pays, pour les remercier de leur loyauté. Red Crow put visiter le Mohawk Institute près de Brantford, en Ontario. Très impressionné par les progrès des élèves indiens, il retourna dans la réserve des Gens-du-Sang vanter à son peuple les mérites de l’instruction. Il soutint les efforts de scolarisation des missionnaires anglicans, méthodistes et catholiques, et plus tard envoya même Astokhomi (Shot Close, Frank Red Crow), son fils adoptif, à la St Joseph’s Industrial School de Dunbow, au sud de Calgary.

Même s’il favorisait les catholiques, qui avaient établi leur mission dans son camp, Red Crow conserva ses croyances traditionnelles. Il consacra les dernières années de sa vie à lutter contre James Wilson, représentant du gouvernement, pour le maintien de la liberté religieuse dans la réserve. Il résista aux tentatives de ce dernier pour faire cesser la pratique des danses du calumet et réussit, en 1900, à remettre en vigueur la danse du Soleil, interdite par ce même Wilson depuis 1895. Fait intéressant, en 1896 Red Crow se fit baptiser selon les rites de l’Église catholique et épousa civilement et religieusement la plus jeune de ses compagnes, Singing Before (Frances Ikaenikiakew), bien que son ménage comptât déjà trois autres femmes. Selon Wilson, Red Crow accédait ainsi aux désirs de sa jeune épouse qui souhaitait une union légale afin que son fils Shot Close puisse hériter de la succession. Quelques semaines après la danse du Soleil de 1900, Red Crow mourut paisiblement en rassemblant ses chevaux sur le bord de la rivière Belly.

Guerrier de nature, Red Crow avait refusé de dépendre du gouvernement ; pour amener son peuple à l’autosuffisance, il avait encouragé la pratique de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que le goût de l’instruction. Il insuffla aux Gens-du-Sang l’indépendance et la fierté qui les préservèrent de la sujétion à quiconque, y compris à l’homme blanc. Makoyi-Opistoki assuma le rôle de chef des Gens-du-Sang, rôle qui demeura dans la famille jusqu’en 1980.

Hugh A. Dempsey

Le lecteur pourra consulter une bibliographie détaillée dans H. A. Dempsey, Red Crow, warrior chief (Saskatoon, 1980).

General Bibliography

Cite This Article

Hugh A. Dempsey, “MÉKAISTO,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 12, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/mekaisto_12E.html.

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Author of Article:   Hugh A. Dempsey
Title of Article:   MÉKAISTO
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 12
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1990
Year of revision:   1990
Access Date:   29 mars 2024