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Original title:  John James Rickard MacLeod, [1925?]. Robert Lansdale Photography Ltd. UTARMS, A1978-0041/014(35).

Source: Link

MACLEOD, JOHN JAMES RICKARD, physiologiste, professeur d’université, auteur et lauréat d’un prix Nobel, né le 6 septembre 1876 à Clunie, paroisse de Caputh, Perthshire, Écosse, aîné des enfants du révérend Robert Macleod et de Jane Guthrie McWalter ; le 22 juillet 1903, il épousa à Paisley, Écosse, Mary Watson McWalter, sa petite-cousine, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 16 mars 1935 à Bieldside (Aberdeen, Écosse).

John James Rickard Macleod, fils d’ecclésiastique, choisit la science comme profession et l’Amérique du Nord comme terre d’adoption. Il fréquenta l’Aberdeen Grammar School avant d’étudier la médecine au Marischal College de la University of Aberdeen. Après des études supérieures à Leipzig et à Cambridge, et une brève affectation au London Hospital Medical College, il émigra en 1903 pour devenir professeur de physiologie à la Western Reserve University à Cleveland, en Ohio. Durant les 15 années suivantes, il fit ses preuves comme chercheur prolifique, professeur érudit et rédacteur scientifique accompli, tant pour des lecteurs novices qu’expérimentés. Il en vint à s’intéresser principalement au métabolisme, en particulier à l’utilisation des glucides par l’organisme. Parmi ses premiers ouvrages figurent Diabetes : its pathological physiology, publié à Londres en 1913, et Physiology and biochemistry in modern medicine, paru à St Louis, au Missouri, en 1918, et qui devint un manuel classique.

En partie pour revenir en territoire britannique (c’était ainsi qu’on considérait alors le Canada), Macleod accepta, en 1918, la chaire de physiologie à la University of Toronto, nomination prestigieuse dans un établissement de renom dévoué au développement de ses capacités en matière de recherche de pointe. Il fut apparemment un professeur et un administrateur apprécié et très compétent, à une époque où la faculté de médecine et le département de Macleod connaissaient une croissance et une modernisation importantes, marquée par des controverses allant des conditions de nomination au traitement des animaux de laboratoire. Il bénéficiait d’installations de recherche et d’un soutien exceptionnels ; cette situation lui plaisait à tel point qu’il déclina une invitation à postuler à la chaire de physiologie, largement reconnue, du Johns Hopkins Hospital et de son école de médecine.

Le 8 novembre 1920, Frederick Grant Banting*, diplômé en médecine de la University of Toronto, demanda à Macleod de mettre à sa disposition des installations pour tester une idée qu’il avait approfondie et qui consistait à isoler la sécrétion interne du pancréas, substance que l’on cherchait depuis longtemps et qui, si elle existait bel et bien, semblait nécessaire au métabolisme normal, particulièrement à la prévention du diabète sucré. Macleod dit au jeune médecin, qui en savait peu sur la recherche et encore moins sur le diabète, que son idée aboutirait probablement à des résultats négatifs. Il convint que cela valait tout de même la peine d’essayer, car son mandat visait à renforcer la capacité de recherche de l’université. Lorsque Banting revint à Toronto, en mai 1921, Macleod lui donna accès à des salles de laboratoire, lui fournit des chiens pour mener ses expériences et lui offrit l’aide de ses étudiants-assistants pour l’été. Il lui montra comment réaliser les interventions chirurgicales et lui expliqua le plan de recherche avant de partir en Écosse à la mi-juin.

Lorsque Banting et son assistant, Charles Herbert Best*, firent état à Macleod de résultats positifs, plus tard cet été-là et après son retour à Toronto en septembre, ce dernier leur conseilla de répéter et de peaufiner leurs expériences, afin de recueillir des preuves convaincantes de l’isolement de la mystérieuse sécrétion. En sa qualité de chef de laboratoire, Macleod rejeta les demandes de Banting, qui voulait que son projet soit prioritaire, mais il s’intéressa de plus en plus à l’étude, qui semblait donner régulièrement des résultats positifs. En décembre, il accepta, à la requête de Banting, d’enrichir l’équipe d’un biochimiste chevronné, James Bertram Collip*, et cautionna la présentation d’un compte rendu des expériences de Banting et Best à l’American Physiological Society le 30 décembre.

En tant que directeur officiel du projet de recherche, Macleod organisa les essais cliniques sur des sujets humains. Ceux-ci commencèrent en janvier 1922 et donnèrent des résultats spectaculaires après que Collip eut réussi à purifier les extraits de Banting et Best (prélevés d’abord sur des pancréas de chien, puis de bœuf et de porc). Les tests effectués auparavant sur des chiens furent souvent concluants, mais pas toujours. Cette aventure scientifique était exaltante et progressait rapidement. Toutefois, elle devint le théâtre d’un violent conflit personnel entre Banting, Collip et Macleod, quand le premier accusa les deux autres de vouloir s’approprier sa découverte. Tout en pilotant les recherches jusqu’à la publication triomphale de leurs résultats au printemps suivant, Macleod dut servir de médiateur entre Banting et Collip, et se défendre lui-même contre Banting, qui le taxait de comportement contraire à l’éthique.

En 1922–1923, Macleod coordonna les recherches en cours sur les propriétés de la substance qu’il proposa d’appeler insuline (d’après les cellules d’îlots pancréatiques, auxquelles le groupe attribuait la production de l’insuline ; il découvrit plus tard que des chercheurs avaient déjà suggéré un nom semblable pour la sécrétion hypothétique), puis il présenta la découverte au monde scientifique, et surmonta habilement les problèmes associés au démarrage de la production et aux essais cliniques. Malgré de nouvelles mésententes avec Banting, il sut garder son sang-froid. Banting réussit, avec des amis, à persuader certaines autorités canadiennes qu’il était le seul, aidé un peu par Best, à avoir découvert l’insuline. D’autres scientifiques et le Comité du prix Nobel de physiologie ou médecine en Suède conclurent cependant que Banting n’aurait pu y parvenir sans les conseils de Macleod. Ils recommandèrent que le prix de 1923 soit décerné conjointement à Banting et à Macleod. Banting partagea sa part de la bourse avec Best ; Macleod fit de même avec Collip.

Macleod continua de superviser des recherches importantes sur la physiologie de l’insuline à Toronto, mais trouvait que la rancune tenace de Banting empoisonnait l’atmosphère. Comme il avait peut-être aussi le désir de rentrer dans son pays d’origine, il quitta le Canada en 1928 pour devenir professeur royal de physiologie à la University of Aberdeen. Pleinement respecté en Écosse, il apporta d’autres contributions utiles à la recherche. En reprenant ses travaux antérieurs sur les possibilités de régénération neuronale chez les diabétiques, il ouvrit la voie à certains de ses étudiants, comme Hans Kosterlitz, qui devinrent des pionniers dans l’étude des endorphines des années plus tard. Semi-retraité, Macleod était un homme doux et réservé, mélomane et amateur d’art, en particulier de peinture canadienne (à Toronto, il avait été membre de l’Arts and Letters Club pendant une courte période). Il mourut des conséquences de l’arthrite en 1935.

La croyance répandue dans la population et même dans certains milieux scientifiques, selon laquelle John James Rickard Macleod s’était en partie approprié le mérite des découvertes de Banting et de Best, continua de ternir sa réputation. Une révision approfondie de l’histoire commença après la mort de Best, en 1978, et la publication subséquente du récit des événements que Macleod avait livré à Toronto en 1922. Le rôle essentiel joué par Macleod, et Collip, dans la découverte de l’insuline est aujourd’hui reconnu. Celle-ci compte parmi les premières percées accomplies grâce à la collaboration scientifique – et malgré les dissensions – au sein d’une université de recherche bien outillée. Macleod était un scientifique expert, prudent, patient et avisé. Peu à peu, même au Canada et à la University of Toronto, on finit par reconnaître son rôle de chef de file dans la plus grande réalisation du xxe siècle en matière de recherche au pays.

Michael Bliss

Outre les titres mentionnés dans la biographie, John James Rickard Macleod a écrit, seul ou en collaboration, 9 monographies et quelque 200 articles scientifiques. Des précisions sur une grande partie de ses travaux publiés figurent dans M. J. Williams, J. J. R. Macleod : the co-discoverer of insulin (Édimbourg, 1993), qui est une biographie de référence, un peu hagiographique, mais assez complète dans l’ensemble. Nombre des publications de Macleod pendant et après les recherches sur l’insuline à Toronto contiennent de courts comptes rendus soigneusement formulés sur le travail effectué, notamment J. J. R. Macleod et W. R. Campbell, Insulin : its use in the treatment of diabetes (Baltimore, Md, 1925). Resté longtemps inédit, son mémoire de 5 000 mots sur son rôle dans la découverte, qu’il a rédigé en septembre 1922 à l’invitation d’Albert Edward Gooderham, président du comité sur l’insuline de la Univ. of Toronto, a paru sous le titre « History of the researches leading to the discovery of insulin », introd. par L. G. Stevenson, Bull. of the Hist. of Medicine (Baltimore), 52 (1978) : 295–312. On peut le comparer à « Banting’s, Best’s, and Collip’s accounts of the discovery of insulin », Bull. of the Hist. of Medicine, 56 (1982) : 554–568, dont nous signons l’introduction.

Malgré des enquêtes approfondies en Écosse et au Canada, aucune collection importante de documents de Macleod n’a été trouvée. Une partie considérable de sa correspondance pendant les années de recherches sur l’insuline a toutefois survécu et est conservée dans le fonds Charles Herbert Best papers (ms coll. 241) à la Thomas Fisher Rare Book Library, Univ. of Toronto. Un certain nombre de lettres, ainsi que des précisions sur les autres grandes collections sur l’insuline de cette bibliothèque, en particulier le fonds Sir Frederick Grant Banting papers (ms coll. 76), sont accessibles en ligne à la Univ. of Toronto Libraries, Fisher Library Digital Coll., « The discovery and early development of insulin » : link.library.utoronto.ca/insulin (consulté le 5 nov. 2014).

The discovery of insulin (Toronto, 1982 ; éd. du 25e anniversaire, 2007), que nous avons écrit en utilisant toutes les sources primaires, est l’ouvrage de référence sur l’histoire de la recherche sur l’insuline. Dans notre article intitulé « J. J. R. Macleod and the discovery of insulin », Quarterly Journal of Experimental Physiology (Cambridge, Mass.), 74 (1989) : 87–96, nous apportons une attention particulière à la carrière scientifique de Macleod, avant et après ses recherches sur l’insuline. Dans le livre de M. L. Friedland, The University of Toronto : a history (Toronto, 2002), la découverte s’inscrit dans le contexte de l’histoire de la University of Toronto et de sa faculté de médecine.

NRS, SR Births, Caputh (Perth), 6 sept. 1876 ; SR Deaths, Peterculter East (Aberdeen), 16 mars 1935 ; SR Marriages, Paisley (Renfrew), 22 juill. 1903.

General Bibliography

Cite This Article

Michael Bliss, “MACLEOD, JOHN JAMES RICKARD,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 16, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 24 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/macleod_john_james_rickard_16E.html.

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Author of Article:   Michael Bliss
Title of Article:   MACLEOD, JOHN JAMES RICKARD
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 16
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   2018
Year of revision:   2018
Access Date:   24 avril 2024