DCB/DBC Mobile beta
+

As part of the funding agreement between the Dictionary of Canadian Biography and the Canadian Museum of History, we invite readers to take part in a short survey.

I’ll take the survey now.

Remind me later.

Don’t show me this message again.

I have already taken the questionnaire

DCB/DBC News

New Biographies

Minor Corrections

Biography of the Day

Confederation

Responsible Government

Sir John A. Macdonald

From the Red River Settlement to Manitoba (1812–70)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports

The Fenians

Women in the DCB/DBC

The Charlottetown and Quebec Conferences of 1864

Introductory Essays of the DCB/DBC

The Acadians

For Educators

The War of 1812 

Canada’s Wartime Prime Ministers

The First World War

LEMOINE, dit Monière, ALEXIS (Jean-Alexis), marchand, né le 14 avril 1680 à Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), fils de Jean Lemoine et de Madeleine de Chavigny de Berchereau, décédé à Montréal le 23 juin 1754.

La carrière d’Alexis Lemoine, dit Monière, est assez représentative de celle du « marchand équipeur » canadien moyen de la première moitié du xviiie siècle. Le père, un actionnaire de la Compagnie de la Colonie, est un modeste trafiquant de la région de Trois-Rivières. La famille a peu de biens et, lorsque les fils arrivent à l’âge d’homme, les anciens réseaux commerciaux autour du lac Saint-Pierre se sont déplacés vers l’intérieur ; le commerce, devenu plus structuré, est moins accessible que naguère. À la suite de son aîné, René-Alexandre, dit Despain, Alexis doit émigrer à Montréal d’où partent les convois pour l’Ouest. Il passe toute sa jeunesse à voyager et à faire la traite pour le compte des autres, notamment pour Cadillac [Laumet*]. Vers 1712, il commence à financer ses propres voyages à Michillimakinac et ceux de quelques « compagnons-voyageurs ».

Dès cette époque, Alexis adopte le nom de « Monière » (peut-être inventé à partir d’un anagramme de Lemoine), suivant ainsi la coutume des voyageurs, elle-même calquée sur une particularité de la société militaire, et ce surnom éclipse son patronyme.

Il a déjà presque 35 ans lorsqu’il épouse à Québec le 22 mars 1715 Marie-Louise Zemballe et ouvre une boutique à Montréal. Il lui faut encore plusieurs années pour établir une base de crédit capable de supporter d’importantes avances annuelles, pour gagner et retenir une clientèle régulière de voyageurs et d’officiers en garnison dans les postes et, enfin, pour élargir le petit commerce local qui permet d’équilibrer les rentrées. À part quelques rares occasions où il fut fournisseur des troupes, on ne lui connaît pas d’autres activités que ce commerce des fourrures qu’il semble avoir mené avec bonheur jusqu’à un âge avancé. Il est vrai qu’il effectue certaines transactions immobilières, en particulier l’acquisition d’une terre dans la côte Notre-Dame-des-Vertus, dont il surveille attentivement la gestion, mais ce sont là des intérêts qui accompagnent le vieillissement, qui marquent la stabilisation puis le recul des immobilisations dans l’entreprise commerciale.

Rares furent les jeunes engagés pour la traite qui réussirent à se hisser au rang de « marchand-équipeur ». Monière avait des aptitudes, une conduite prudente qui lui permit d’économiser une partie de ses gages, et, surtout, des relations. Par sa mère, fille de François de Chavigny de Berchereau, un des membres du Conseil souverain [V. Éléonore de Grandmaison*], il était apparenté à des gens en place dans le commerce et l’administration. Ses sœurs avaient épousé des « marchands-voyageurs » et c’est le cercle familial qui fournit le noyau initial de la clientèle. Le premier mariage de Monière avec une Anglaise n’avait peut-être pas hâté son établissement, mais le second, en 1726, avec Marie-Josephte, fille de Charles de Couagne*, de son vivant important marchand de Montréal, et apparentée à plusieurs officiers, n’a pu qu’aider à consolider ses affaires. Les enfants de Monière se marièrent dans le même milieu privilégié et son fils, Pierre-Alexis, poursuivit l’entreprise paternelle au-delà de 1760.

Un chiffre d’affaires de 10 à 15 000# par année ne suffit pas pour édifier une fortune, mais il assure une vie confortable et permet, dans les meilleures conditions, de mettre à l’abri quelque 30 à 50 000#. Dans un secteur ayant atteint un plafond et dangereusement concurrentiel, Monière fournit l’exemple d’une honnête réussite.

Louise Dechêne

ANQ-M, Greffe de J.-B. Adhémar, passim ; Greffe de Jacques David, passim ; Greffe de F.-M. Lepailleur, passim ; Greffe de J.-C. Raimbault, passim ; Greffe de Nicolas Senet, passim ; Registre d’état civil, Notre-Dame de Montréal, 12 août 1726.— APC, MG 23, GIII, 25, A.— Correspondance de Mme Bégon (Bonnault), RAPQ, 1934–1935, 9.— Bonnault, Le Canada militaire, RAPQ, 1949–1951, 444.— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, RAPQ, 1930–1931, passim ; 1931–1932, passim.— Tanguay, Dictionnaire.— Nish, Les bourgeois-gentilshommes.

General Bibliography

Cite This Article

Louise Dechêne, “LEMOINE, Monière, ALEXIS,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 3, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/lemoine_alexis_3E.html.

The citation above shows the format for footnotes and endnotes according to the Chicago manual of style (16th edition). Information to be used in other citation formats:


Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/lemoine_alexis_3E.html
Author of Article:   Louise Dechêne
Title of Article:   LEMOINE, Monière, ALEXIS
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 3
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1974
Year of revision:   1974
Access Date:   29 mars 2024