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LANGLOIS, MARIE-THÉRÈSE, dite de Saint-Jean-Baptiste, hospitalière de l’Hôpital Général de Québec, supérieure, née à Québec le 20 janvier 1684, fille de Jacques Langlois, tailleur, puis boulanger à Québec, et de Marie-Thérèse de Lessard, décédée à Québec le 26 février 1743.

Marie-Thérèse Langlois entre au monastère de l’Hôpital Général de Québec le 29 décembre 1706 et fait profession le 30 avril 1708. Son père ne peut promettre pour sa dot que 1 000# dont il paiera la rente ; pour garantir l’exécution de son obligation, il doit hypothéquer deux maisons qu’il possède à Québec. Ne pouvant compléter le montant des 3 000# exigé pour la dot, Marie-Thérèse Langlois est alors reçue grâce à la dot de fondation, donation faite par Mgr de Saint-Vallier [La Croix*] à l’Hôpital Général, par laquelle il affectait 1 100# de rente annuelle pour servir, à perpétuité, à l’entretien d’une religieuse.

Les annales de la communauté sont discrètes au sujet de Marie-Thérèse Langlois. Nous savons qu’elle remplit les charges de dépositaire, d’assistante, de maîtresse des novices et de supérieure, mais nous ignorons ses activités de 1717 à 1723 et de 1726 à 1729. Supérieure, Marie-Thérèse de Saint-Jean-Baptiste le fut d’abord de 1723 à 1726, et l’annaliste mentionne tout juste le supériorat qui lui échut en 1730. L’auteur de Mgr de Saint-Vallier et l’Hôpital Général, ignorant tout à fait le supériorat de Marie-Thérèse, de 1730 à 1732, affirme plutôt que Marie-Joseph Juchereau Duchesnay, dite de l’Enfant-Jésus, sœur de la défunte Geneviève Juchereau Duchesnay, dite de Saint-Augustin, fut choisie comme supérieure pour succéder à celle-ci dans cette charge. Pourtant, en 1730, à la mort de Geneviève de Saint-Augustin, dont elle était l’assistante depuis 1729, Marie-Thérèse de Saint-Jean-Baptiste exerce les fonctions de supérieure, le temps d’achever le triennat commencé.

Il est à propos de rappeler brièvement cette période troublée des années 1730, au moment où Marie-Thérèse Langlois devient supérieure. Dans le combat qui s’engage entre les autorités civiles et religieuses [V. Étienne Boullard* ; Claude-Thomas Dupuy*], à la mort de Saint-Vallier en 1728, les religieuses prennent position ; cela amène, à l’intérieur de la communauté, des conflits de personnalité et des divisions que ne manque pas de souligner le coadjuteur, Mgr Dosquet*. Notons toutefois qu’on ne peut prendre à la lettre tout ce que dit Dosquet, qui nourrit peu de sympathie envers les religieuses de l’Hôpital Général, filles singulièrement protégées par son prédécesseur, Saint-Vallier. Selon le coadjuteur, l’esprit d’indépendance et de liberté, l’individualisme et la division règnent dans la communauté. Il va jusqu’à affirmer que plusieurs filles de l’Hôpital Général sont admises à la profession sans faire de noviciat – ce que ne confirme nullement une étude sérieuse des registres d’entrées et de professions. Pour achever le tableau de l’indiscipline, Dosquet ajoute que ces « filles rebelles en viennent aux mains assez rudement ».

Derrière Dosquet, il y a le doyen du chapitre de la cathédrale, Louis Bertrand* de Latour, nommé supérieur des communautés religieuses. Par son attitude provocatrice, il indispose une bonne partie des religieuses de l’Hôpital Général. Le 28 mars 1730, au lendemain de la mort de la supérieure, Geneviève de Saint-Augustin, Latour fait procéder à l’élection d’une nouvelle supérieure, malgré l’opposition de 8 religieuses sur 17, qui tiennent à ce que la cérémonie ait lieu après l’oraison des quarante heures, comme le veulent les constitutions de la communauté. En réalité, Latour, comme Dosquet, semble accorder sa préférence aux filles de condition humble plutôt qu’aux filles de grandes familles, par réaction contre Saint-Vallier, enclin à favoriser ces dernières quand il s’agit de charges importantes. Aussi, selon Charles de Beauharnois et Gilles Hocquart*, c’est Latour lui-même qui décide de nommer une supérieure pour deux ans, en l’occurrence, Marie-Thérèse Langlois, fille d’un homme de métier. À partir de cette nomination arbitraire, les religieuses sont vraiment divisées à l’intérieur de la communauté et le groupe des religieuses opposées au doyen Latour vont jusqu’à faire ôter les cordes des cloches avant la fin de la cérémonie. Il ne faut cependant pas exagérer la gravité de tels événements : la discorde qui suivit la pseudo-élection de 1730 n’a rien d’inusité ; des choses de ce genre étaient communes dans les communautés de femmes, ici au Canada comme en France.

Toutefois, on ne peut nier que, vers 1730, un certain relâchement de la discipline se soit glissé chez ces religieuses, concernant l’observation de la clôture. C’est encore Dosquet qui déplorait le fait qu’avant son arrivée, « les religieuses, au grand scandale du public, allassent au Château ou à l’Intendance, à des partis de diner ou de souper ». Désormais, sous son autorité, le gouverneur et l’intendant ne pourront plus entrer dans les couvents. Mais, encore ici, ce genre de désordre se rencontre aussi dans les deux autres communautés de femmes à Québec.

Voilà dans quelle atmosphère tendue Marie-Thérèse de Saint-Jean-Baptiste dut exercer ses fonctions de supérieure. L’élection de 1732, qui se fit d’une manière canonique, donna le supériorat à Marie-Joseph Juchereau Duchesnay. Après cette date, Marie-Thérèse occupa, durant deux triennats, le poste de maîtresse des novices et, en 1738, elle fut élue dépositaire (économe) et discrète (conseillère). Elle remplit ces charges jusqu’à sa mort, survenue au monastère de l’Hôpital Général le 26 février 1743.

Micheline D’Allaire

AAQ, IW, Église du Canada, II : 285–287, 349.— AHGQ, Annales ; Cahiers divers, notices, éloges funèbres, circulaires, notes diverses ; Divers extraits de nos annales et autres notes diverses ; Registre des entrées et des dots.— AJQ, Registre d’état civil, Notre-Dame de Québec, 20 janv. 1684.— AN, Col., B, 57–1, ff.106–108 ; C11A, 54, f.36 ; 56, ff.66, 174, 186.— Mgr de Saint-Vallier et l’Hôpital Général, 301, 718.— Léon Roy, Jacques Langlois et Marie-Thérèse de Lessard, BRH, L (1944) : 119–126.

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Cite This Article

Micheline d’Allaire, “LANGLOIS, MARIE-THÉRÈSE,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 3, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/langlois_marie_therese_3E.html.

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Author of Article:   Micheline d’Allaire
Title of Article:   LANGLOIS, MARIE-THÉRÈSE
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 3
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1974
Year of revision:   1974
Access Date:   19 avril 2024