DCB/DBC Mobile beta
+

DCB/DBC News

New Biographies

Minor Corrections

Biography of the Day

ARMOUR, REBECCA AGATHA – Volume XII (1891-1900)

d. 24 April 1891 in Fredericton

Confederation

Responsible Government

Sir John A. Macdonald

From the Red River Settlement to Manitoba (1812–70)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports

The Fenians

Women in the DCB/DBC

The Charlottetown and Quebec Conferences of 1864

Introductory Essays of the DCB/DBC

The Acadians

For Educators

The War of 1812 

Canada’s Wartime Prime Ministers

The First World War

FARIBAULT, GEORGES-BARTHÉLEMI, avocat, fonctionnaire, bibliographe, né à Québec le 3 décembre 1789, fils de Barthélemi Faribault, marchand, puis notaire, et de Marie-Reine Anderson dont le père faisait partie des Fraser’s Highlanders, décédé à Québec le 21 décembre 1866.

Après quelques années, semble-t-il, à l’école de John Fraser de Québec et après un cours d’études secondaires irrégulier, Georges-Barthélemi Faribault fait son stage de clerc à l’étude de Jean-Antoine Panet* et obtient sa commission d’avocat le 15 décembre 1810.

Fonctionnaire depuis l’été de 1812 à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada et lieutenant du 6e bataillon d’infanterie légère (20 mars 1813), Georges-Barthélemi Faribault est nommé greffier des comités et des papiers (archives parlementaires) en 1815. Il épouse le 19 juin 1821 Marie-Julie Planté, fille de Joseph-Bernard Planté*, notaire et représentant du comté de Hampshire (Portneuf) de 1796 à 1808. Ils auront trois enfants : les deux premiers mourront en bas âge tandis que la cadette, Georgina-Mathilde, épousera, en 1857, le peintre Théophile Hamel. Déjà troisième plus ancien « officier » de la chambre, Faribault est nommé traducteur français le 3 décembre 1828, puis assistant greffier de la chambre le 16 novembre 1835, poste qu’il occupera jusqu’à sa démission le 9 mai 1855.

Familier avec les documents législatifs, habitué aux index, aux greffes, aux ouvrages de référence, intéressé aux activités de la Société littéraire et historique de Québec (Quebec Literary and Historical Society) fondée en 1824, Faribault conçoit dès 1830 les projets d’une collection et d’un catalogue d’ouvrages sur l’Amérique et le Canada. Il correspond régulièrement, à partir de 1832, avec « l’antiquaire » montréalais Jacques Viger*. Le 14 septembre 1835, il commémore le 300e anniversaire du débarquement du malouin Jacques Cartier* en dévoilant un monument, initiative qui, avec l’achat de livres canadiens à Paris et à Londres, le met en contact avec l’Europe. Bibliothécaire honoraire de la Société littéraire et historique de Québec et conseiller auprès du bibliothécaire de la chambre, Étienne Parent*, Faribault compulse ouvrages historiques, biographies, bibliographies, dictionnaires historiques et catalogues de libraires. Il correspond durant toute l’année 1836 avec Viger qui, minutieusement, annote et complète le manuscrit de son Catalogue d’ouvrages sur l’histoire de l’Amérique, et en particulier sur celle du Canada [...]. Cette première bibliographie canadienne paraît en 1837 « pour servir utilement à ceux qui se sentiraient disposés à écrire une histoire du Canada plus complète qu’aucune de celles qui existent maintenant », c’est-à-dire celles de William Smith* imprimée en 1815 et publiée en 1825, du protonotaire et pédagogue Joseph-François Perrault* en cinq abrégés (1832–1836) et la première partie de l’Histoire du Canada de Michel Bibaud* (1837), lesquelles dépassaient la période couverte par l’histoire de Pierre-François-Xavier de Charlevoix* (1744).

Ce Catalogue d’imprimés, publication des résultats d’un travail continu de collection pour la bibliothèque de la chambre, ne rendait pourtant pas compte d’un intérêt de plus en plus manifeste pour les archives officielles et les manuscrits historiques. Déjà, Denis-Benjamin Viger, en Angleterre, et l’abbé John Holmes* en France (1836–1838), s’étaient fait copistes avant que les déplacements du parlement après l’Union ne rendent plus évidente la nécessité d’inventaires et de mesures de protection des archives parlementaires et n’entraînent la création par la chambre d’Assemblée de comités spéciaux (1845–1847) sur l’état des archives au sujet duquel Faribault fit rapport en septembre 1847. Subventionnée par le gouvernement et présidée par Faribault en 1844 et de 1849 à 1859, la Société littéraire et historique de Québec commençait à publier des manuscrits : en 1842 elle avait reçu de l’archiviste français Pierre Margry des offres de copies de documents et envoyait Andrew William Cochran*, juge de la Cour du banc de la reine, faire des copies à Albany, New York. Il y sera suivi, grâce aux démarches de Faribault, par Félix Glackmeyer, commissionné par le gouvernement pour y transcrire (novembre 1845–mars 1846, été 1846) la collection de documents relatifs à la période coloniale française recueillis par John Romeyn Brodhead.

Faribault, chercheur assidu et infatigable, était devenu un homme très consulté. Jacques Viger continue à lui proposer des recherches à faire ; l’historien américain George Bancroft, recommandé par Louis-Joseph Papineau*, le visite en 1837. Faribault correspond avec John Neilson* ; il documente Louis-Hippolyte La Fontaine et attire son attention, le 21 novembre 1848, sur les risques de destruction de « 50 caisses contenant les Files ou Documens des différentes sessions de cette Législature depuis 1791 jusqu’à 1837 ». Il écrit au maire de Saint-Malo, France, au moment où la Société littéraire et historique publie en 1843 les Voyages [...] de Cartier, correspond avec le philanthrope Nicolas-Marie-Alexandre Vattemare (1841–1847), assure l’échange de documents législatifs entre la France, les États-Unis et le Canada ; il poursuit ces initiatives avec Adolphe de Puibusque, critique littéraire français, auquel il écrit et qu’il fréquente au Canada et en France.

Lors de l’émeute du 25 avril 1849, qualifiée par Faribault « d’outrage et d’infamie », l’incendie du parlement à Montréal détruit les bibliothèques et les archives des deux chambres législatives. Pour tenter de réparer « l’irréparable », le gouvernement envoie Faribault en mission européenne à titre d’agent et de délégué spécial en vue de la formation d’une nouvelle bibliothèque parlementaire et nationale. Du 3 octobre 1851 au 3 juillet 1852, à Londres et à Paris, avec un crédit de £4 400, Faribault achète des volumes français et anglais, visite les ministères, sollicite des dons tout en distribuant quelques publications canadiennes et assure par l’intermédiaire de Margry la réalisation d’un projet de transcription de documents relatifs à la Nouvelle-France (1852–1855).

Deux ans après ce travail de reconstruction de la collection, la bibliothèque du parlement est de nouveau détruite par le feu le 1er février 1854. Jacques Viger confie alors à Faribault : « Votre malheur [... c’est qu’on] vous voit plus la-dedans que le pays. » Le 9 mai 1855, après 43 ans de service et l’octroi d’une pension annuelle de £400 jusqu’à sa mort, Faribault démissionne au moment où le célèbre voyage de La Capricieuse, commandée par Paul-Henry de Belvèze*, précède l’établissement d’un consulat français à Québec en 1859. Retiré, il préside, en 1858–1859, la Société littéraire et historique de Québec et prépare pendant deux ans l’inauguration d’un monument commémoratif à Montcalm*, dévoilé à Québec le 13 septembre 1859, 100 ans après la défaite des plaines d’Abraham. Au moment où le gouvernement se charge de plus en plus de réimpression de documents historiques et où François-Marie-Uncas-Maximilien Bibaud*, les abbés Louis-Édouard Bois*, Charles-Honoré Laverdière* et le père Félix Martin* continuent la tradition historiographique, Faribault, veuf depuis 1852, meurt en décembre 1866, quelques mois après les historiens François-Xavier Garneau et l’abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland.

Le patient labeur de cet « archéologue », fonctionnaire plein d’urbanité aristocratique, qui parle en 1835 du « règne de l’ordre et des lois » et en 1848 de « l’Europe toute en feu », invite à accorder une attention, négligée jusqu’à maintenant, à ces initiatives de cueillette documentaire préalables aux débuts de l’historiographie québécoise et à évaluer les implications idéologiques découlant du fait qu’une génération de polygraphes et d’historiens soit socialement liée aux pouvoirs politique et religieux. Bibliographe « à qui la science historique est redevable de si éminents services », Faribault avait aussi, de livres en livres, de libraires en archivistes, trouvé la voie du libre-échange culturel.

Yvan Lamonde

Georges-Barthélemi Faribault a fait don au séminaire de Québec et à l’université Laval de ses collections personnelles ; l’abbé Charles-Honoré Laverdière fut son exécuteur testamentaire. On peut consulter actuellement ces papiers aux ASQ, dans le fonds Viger-Verreau, Saberdache bleue, et le carton 60, liasses 12–29 ; dans Polygraphie, VI : 81A. D’autres papiers de Faribault se trouvent aux ANQ-Q.

Les APC possèdent par ailleurs les copies de documents relatifs à la Nouvelle-France, provenant d’Albany et de Paris, recueillies grâce aux initiatives de Faribault (MG 8, Al). On y retrouve aussi des lettres de Faribault dans la Collection Neilson (MG 24, B1), dans les papiers Denis-Benjamin Viger (MG 24, B6) et dans les papiers La Fontaine (MG 24, B14). Les fonds P.-G. Roy (MG 30, D58) et F.-J. Audet (MG 30, D62, 12, pp.662s.) contiennent d’autres renseignements intéressants sur Faribault. Une autre source importante est le fonds Vattemare à la New York Public Library. Les Journaux de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada (1812–1837) et les Journaux de l’Assemblée législative de la province du Canada (1841–1866) contiennent des documents officiels relatifs aux nominations de Faribault et à son voyage en Europe en 1852.

Faribault est l’auteur de : Excursion à la Côte Nord, au-dessous de Québec ; nouvel établissement aux Escoumains, anciens vestiges sur l’île aux Basques (Québec, 1849). Son travail de compilateur lui a aussi permis de publier un Catalogue d’ouvrages sur l’histoire de l’Amérique, et en particulier sur celle du Canada, de la Louisiane, de l’Acadie, et autres lieux ; avec des notes bibliographiques, critiques et littéraires (Québec, 1837).  [y. l.]

ANQ-Q, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Québec, 3 déc. 1789, 19 juin 1821.— APC, RG 9, 1, A3, 12, pp.18s. ; RG 68, 1, 99, p.234.— Archives du séminaire de Nicolet, Succession Bois, IV, 3 : 44 (23 mars 1861).— Bibliothèque de la ville de Montréal, salle Gagnon, mss, Pierre Margry, 31 mars 1855.— BUM, Coll. Baby, Doc. divers, M1 394–M1 396.— New York Public Library, Alexandre Vattemare, Copy press letter books, no 3.— Lettres à Pierre Margry de 1844 à 1886 (Papineau, Lafontaine, Faillon, Leprohon et autres), L.-P. Cormier, édit. (Québec, 1968).— Le Canadien, avril–mai 1849.— La Gazette de Québec, sept. 1835.— La Minerve, 17 juin 1844, 3 mai 1847, févr. 1854.— Montreal Transcript, 10 avril 1852.— Catalogue de la bibliothèque du parlement (2 vol., Québec, 1857–1858), II : 1 448.— Catalogue of books in the library of the Legislative Assembly of Canada (Montréal, 1846).— P.-G. Roy, Fils de Québec, III : 45–47.— H.-R. Casgrain, Faribault et la famille de Sales Laterrière (Montréal, 1912).— The centenary volume of the Literary and Historical Society of Quebec, 1824–1924, Henry levers, édit. (Québec, 1924).— Guy Frégault, La recherche historique au temps de Garneau (la correspondance Viger-Faribault), Centenaire de l’Histoire du Canada de François-Xavier Garneau ; deuxième semaine d’histoire à l’université de Montréal, 23–27 avril 1945 (Montréal, 1945), 371–390.— Notice sur la destruction des archives et bibliothèques des deux chambres législatives du Canada, lors de l’émeute qui a eu lieu à Montréal le 25 avril 1849 (Québec, [1849]).— P.-G. Roy, La famille Faribault (Lévis, Québec, 1913).— N.-E. Dionne, Historique de la bibliothèque du parlement à Québec, 1792–1892, SRC Mémoires, 2e sér., VIII (1902), sect. : 3–14.— J. F. Kenney, The public records of the province of Quebec, 1763–1791, SRC Mémoires, 3e sér., XXXIV (1940), sect. ii : 87–133.— W. K. Lamb, Seventy-five years of Canadian bibliography, SRC Mémoires, 3e sér., LI (1957), sect. ii : 1–11.— Fernand Ouellet, L’histoire des archives du gouvernement en Nouvelle-France, La Revue de l’université Laval, XII (1958) : 397–415.— Élisabeth Revai, Le voyage d’Alexandre Vattemare au Canada : 1840–1841 ; un aperçu des relations culturelles franco-canadiennes ; 1840–1857, RHAF, XXII (1968–1969) : 257–299.— J.-E. Roy, Les archives du Canada à venir à 1872, SRC Mémoires, 3e sér., IV (1910), sect. : 57–123.

General Bibliography

Cite This Article

Yvan Lamonde, “FARIBAULT, GEORGES-BARTHÉLEMI,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 9, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 24 avril 2024, http://www.biographi.ca/en/bio/faribault_georges_barthelemi_9E.html.

The citation above shows the format for footnotes and endnotes according to the Chicago manual of style (16th edition). Information to be used in other citation formats:


Permalink:   http://www.biographi.ca/en/bio/faribault_georges_barthelemi_9E.html
Author of Article:   Yvan Lamonde
Title of Article:   FARIBAULT, GEORGES-BARTHÉLEMI
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 9
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1976
Year of revision:   1977
Access Date:   24 avril 2024